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T O H U B O H U

9 décembre 2023

TRALALA RAYURE

 

        Ce jour là, je courais autour du lac. Comme chaque jour. Enfin presque. En tous cas, au moins une fois par semaine... Souvent. Je ne sais pas vraiment pourquoi je cours.. Après quoi je cours... Après quoi nous courons... Aprés quoi ils courent comme ça tous...Bref, je courais donc, je courais

Mollement,

Indollement,

Sans conviction,

Je commencais à fatiguer, je marchais plutot. Un couple d'un age certain, assis sur un banc attira mon attention...  ou c'est le banc peut etre qui m'attira... Eux, ils étaient si mignons :Ils demandaient au temps de suspendre son vol... Je m'assis derrière eux pour me reposer. J'ai posé mon petit sac à dos et je les ai écoutés:

 _ Dis, tu te souviens de notre première fois ?

 _ Meuh.. oui...

 _ Alors dis moi comment j'étais habillée!

 _ Oh euh... bien jolie...

 _Oui. Je voulais etre la plus belle pour aller danser bien sur. Je portais , tu sais, ma marinière à rayures bleues et blanches, tu te souviens? 

 _ Oui.. oui, oui

 _ Et qu'est ce que tu faisais?

 _ Eh bien...

 _ Tu comptais mes rayures, tu me caressais un peu au prétexte de compter les rayures. Et tu recommençais. Voilà.

 _ Oui, je recommençais...

 _ Bon, aprés, dans toutes les boums, on ne dansait plus que nous deux. Tous les slows flirteurs. T't' rappelles ? 

 _ Mouis...

 _ Après... Tu te souviens, ta maman te trouvait fatigué, hi hi, Tu te souviens ?

 _ Euh...

 _ Et nos premières vacances ensemble...

 _ ...?

 _ ...en Corse...

 _ ... dans le maquis, on campait. Toute une famille nombreuse qui a déboulé et nous a surpris...

 _ Bien sur... Bien sur...

 _ Et quand on a visité une église en Italie, enlacés, emmelés. On jubilait de voir la tete des grenouilles de bénitier. " Tralala, nous on s'ai-meu ". Tu te souviens?

 _ Oh oui oui

 _ Et ce gite... Ils tapaient sur la cloison pour qu'on fasse moins de bruit?...

 _ Mmmm...

 _ Et quand on s'est chopés une infection ? Le médecin nous a donné des antibios. Et fallait pas baiser! Et on baisait quand meme!

 _ Ouais, pas sérieux!

 

 

 _ Et...Tu n'as pas envie de m'embrasser ?

 _ Avec mon dentier ?

 _ Tu me désires encore ?

 _ Avec ma prostate?

 _ ...

 _ ...

 _ C'est fini tout ça, c'est derrière nous. Y'a plus de printemps, y'a plus de jeunes filles, y'a plus de slows flirteurs, les guerres, partout, la maladie, Bigpharma, la vieillesse, les grands groupes, l'extreme droite, le climat, les insectes... Fini, foutu, NO FUTURE

 

       Bon, j'ai repris mon petit sac à dos, j'ai déguerpi, je me suis jetée dans mon jogging. Sans comprendre.

Furieusement.

Frénétiquement.

Comme une dératée.

 

 

 

 

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23 novembre 2023

SOUVENIRS SOUVENIRS

     Jacques n’est pas mon cousin. Un jour, Jacadi, mon collègue et néanmoins pote : " Viens donc nous rejoindre, tu sais, mon groupe " La Table Ronde ", on fonctionne depuis....pfhhouou, depuis plus de  ..., on choisit 2 mots, on écrit chez soi, on se voit chez les uns les autres, tous les 2 mois, on ripaille, on boit, on blague, on lit nos textes. La prochaine fois, c'est chez moi."

Je suis venue . Et revenue. Chaque fois, tous les 2 mois, sauf pendant le covid, ça fait maintenant... pfhhhouou... plus de...

 

 

LA TABLE RONDE : UNE SUCCESSION DE RITUELS DRASTIQUES TANT QU'IMMUABLES :

 

RÈGLE N 1

     Après d'âpres négociations, nous convenons du lieu et de la date de la prochaine réunion.

Chacun s'efforce avec plaisir d'être présent, bien présent. Le noyau dur est là depuis ...pfhhou... il faudrait demander à Jean, l'historien du groupe. Ou à Renée qui fait partie des membres fondateurs.

On amène parfois des petits nouveaux qui restent un temps, ou pas.... Christian, le showman balbutiant, il est resté des années avant d’être malade. On attend qu’il guérisse. Il avait amené sa compagne chilienne qui nous récitait des poèmes de son cru en espagnol. On ne comprenait rien. Puis elle les traduisait, les récitait en français. On ne comprenait toujours pas.

Moi, j'ai emmené Ghislaine qui a fait trois petits tours et puis... Mais surtout Franck et Monik, fidèles membres actifs , qui ne sauraient s'absenter pour rien au monde.

 

Bon, Monik est en Corse.

Bon, Franck, il travaille.

 

 

RÈGLE N 2

 

     Absolument tout le monde aura écrit. Du scolaire, du poétique, du marrant, du didactique... Tout le monde.

 

J'en connais certains qui n'écrivent jamais.

Certaines même.

Je tairai les noms.

L'une, ça commence par A.

Ça se termine par E.

Qui n’écrivent jamais.

Une autre, ça commence par E.

Une, par S.

Mais elle chante.

Même d'autres encore. Mais, bon.

 

 

RÈGLE N 3

 

     On mange d'abord le salé puis on lit nos textes puis on mange les desserts. On chante. C'est un ordre immuable.

 

On est souvent curieux de découvrir les nourritures terrestres que chacun, chacune a confectionnées. Alors la création gastronomique tient lieu de création littéraire et il faut mettre bon ordre pour que la séance se poursuive selon les règles.

Qu'est ce qu'elle a fait, Fée aujourd'hui ? Et Patrick ? Il aura fait son pain ?

L'autre fois, je n'ai pas pu manger de l'incontournable flan de Gérard, tout le monde s'est rué dessus cette fois ci !...

Il convient de manger pour écrire et non de prétexter l'écriture pour se goinfrer.

C'était bien, Bernard, ses belles paroles de chansons... et sa guitare…

Mais, bon.

 

 

RÈGLE N 4

 

     Tout le monde participe activement, pleinement.

 

On est nombreux. Au moins… Pfhhhou ;;; Ca dépend….

Y en a qui sont de la même famille et qui se croient à une cousinade.

Y en a qui parlent, qui papotent , qui discutent, qui rigolent, qui n’arrêtent pas, qui continuent quand même.

Y a Alain qui vaque à d'autres aventures.

Y avait Bernard...

Y a Edith. Qui ne vient jamais.

Y avait la fille de. Elle a grandi, elle a pris son indépendance.

Y en a qui goûtent, qui dégustent, qui mangent, qui s'empiffrent, qui continuent.

Y en a qui se désaltèrent, qui boivent, qui boivent trop, qui picolent.

Y en a qui somnolent, qui roupillent.

Y en a qui sont là.

Ils sont tous là. Mais parfois, ils ne viennent pas. Mais ils sont là.

 

 

RÈGLE N 5

 

     Toujours, il y a " Les jeux à la con de Jacques ". Chaque fois. Ce sont des jeux dans le style veillée de colo, des jeux d'écriture, des jeux avec des mots. Y en a qui ne pigent pas la consigne. Je ne citerai personne. Ça commence par N. On soupire, on fait semblant de râler parce que c'est con. On joue, on n'y coupe pas.

 

Bon, parfois il n'est pas là, il fait le grand père à Dunkerque. On regrette.

 

RÈGLE N 6

 

     Il y a aussi le petit théâtre de Jacques qui dit : " Mes drames et mes essieux, le petit théâtre de... va avoir la joie et l'avantage de jouer devant vous sa seule et unique représentation... "

La grande Joëlle, notre " Anne Sylvestre " néanmoins excellente gouvernante de séance ainsi que notre bon docteur Philippe sont toujours les acteurs des pièces à succès de Jacadi. Sauf quand ils ne sont pas présents. Ils sont alors merveilleusement remplacés par deux autres comédiens.

C, 1er lettre.

L’autre, c’est F.

 

 

FINAL

 

 

     Mais le covid, le confinement, la crainte sont venus bousculer nos mœurs austères. On se retrouve clairsemés, fatigués, démotivés, abîmés, malades, vieux.

La méthodologie carrée de la Table Ronde ne tourne plus rond.

La Table Ronde... ça fait maintenant... pfhhhouou... plus de...

 

 

23 novembre 2023

DE LA CUISSE ! DE LA CUISSE !

 

 

     Hier soir, mon ami m'a proposé de regarder un film : "un truc d'hommes... avec des hommes... je sais bien... tu n'en as pas le goût… Mais exceptionnellement, pour une fois... qu'on regarde çà tous les deux ensemble... Moi, j'adore... Et puis je t'expliquerai...". Devant son embarras, j'ai vite compris de quoi il s'agissait. C'est vrai que les relations entre hommes me laissent totalement indifférente, ça ne m'excite pas du tout. Mais, pour lui faire plaisir d'une part et par enquête sociologique aussi, j'ai accepté de voir son film. Le synopsis est très simple, simplissime, simpliste ( c'est souvent le cas dans ce genre de films) : Devant un public de figurants, surchauffé, sur une grande prairie, des hommes gambadent joyeusement. Il y a un ballon. Ils jouent... Voilà...c'est tout.

     Comme je l'ai sans doute dit, je ne suis pas bégueule. Les gens font bien ce qu'ils veulent entre adultes consentants. Là, dès le début, on voit des gars qui se tiennent par les épaules entre eux. Très bien, ils font ce qu'ils veulent. Mais des enfants, de jeunes garçons manipulés se tiennent à leur côté. On en voit même un qui se serre contre eux ! Et, là, moi, je dis "niet ", " J’arrête tout de suite ". Bon, ça n'a pas duré… Les garçonnets se sont retirés mais on avait bien introduit une notion de lubricité.

 

     Alors ils couraient. Beaucoup. Ils avaient l'air de s'amuser. Concentrés jusqu'à ce que, par moments, ils s'allongent tous les uns sur les autres. Et puis voilà quoi. C'était répétitif, ennuyeux . Comme je l'ai dit, moi, ça me laisse de marbre. Ils ne sont même pas à mon goût : ils ont de grosses cuisses, ils sont balèzes. Ils ont tous des rôles hyper physiques. Je les plains. Ce qu'il faut faire pour gagner sa vie ! Ils doivent être vite usés, ces gens. Mon ami, lui, vibrait. Ses grognements, ses gestes intempestifs marquaient son goût immodéré pour la chose. Mais, baste, pas moi en tous cas!

Sans compter que c'était d'une violence extrême : ils se jetaient de tout leur poids les uns sur les autres. Mettez des nanas là-dedans, elles ne feraient pas long feu ! Transformées en crêpes ! Restez bien entre vous les gars! Je me questionne: en plus d’être un film homo, c'est pour amateurs de sado-maso, mais oui! Rien ne me sera épargné ce soir...

Le film est entrecoupé de comédiens blessés. Certains vont jusqu’à se retirer. On ne les voit plus ! Jusqu'à la fin ! D'autres continuent vaillamment. Comme des enfants, ils montrent leurs bobos à des infirmiers accourus précipitamment avec pschitts et des bandages. Je reconnais là une sacrée conscience professionnelle. Ce film me renvoie à un autre : " On achève bien les chevaux ". Ils continuent coûte que coûte.

Certains se détachent parfois du groupe. Ils donnent un vigoureux coup de pied qui envoie le ballon au septième ciel ( Hi ! Hi !). Tout ça pour sortir du lot et s'afficher comme mâle dominant! La salle est en transe, les comédiens tous bien boostés, et mon ami s’agite sur le canapé.

J'oubliais un acteur essentiel: les voix off. Les comédiens sont muets. Vous en conviendrez : pour ce genre de rôle, point n'est besoin de parler ! Les voix off se chargent de tout et émaillent le film de commentaires et d’injonctions : il faut "aller au contact", "trouver des espaces", "montrer ce qu'on sait faire". Toute cette testostérone ! C'était un peu ridicule, ces astuces de scénario... Tels des chauffeurs de salle, les voix off : "Allez, allez ! ", commentant les faits et gestes (comme s'il était besoin) avec de grosses allusions bien grasses : "ballon ruisselant" " Ça glisse", "C’est chaud !", "mains moites". "hou lala, magnifique ! Je ne vois pas ce qu'il y a de magnifique. "utiliser les deux pieds avec précision"… Ça va , on a compris… "Ça c'est beau ". Je ne vois pas vraiment... "attentifs sur les renvois" "éviter le pressing adverse", "souverain", "soutien de ses partenaires". Virilité, virilité toujours. " Faut leur faire mal ". Non, moi, je l'ai déjà dit, le sado-maso ne me touche pas voire même me déplaît : "On va plaquer " Faut bouger" "Qu'est ce qu'ils nous préparent?".

Mais j'ai du dormir : "Il va la passer" "du cœur, de l'énergie", "saisir toutes les occasions". Et les voix off qui parlaient aussi de "force de caractère", de "dominer les contacts" pendant que je somnolais. Quand ils étaient en tas (il n'y a pas d'autre mot), la voix off qui crie encore et qui me réveille : "Poussez, poussez !". Ils appellent ça "une poussée"… Que ne feraient-ils pas pour occuper le terrain… Aller jusqu'à plagier l'accouchement! Pfff! Dérisoire! "On peut tenter des choses là!" Mais là encore on ne voit rien de sexuel... "beaucoup mieux", "plus rapide".

     Je n'ai pas vu grand-chose de croustillant. Ni câlin, ni coquin… À peine des bises... Éparses. Beaucoup d'embrassades. Quand ils se jettent les uns sur les autres, on ne voit pas grand chose non plus... Ça ne casse pas trois pattes à un canard. À la fin... C'est fini, voilà tout... Les uns sont radieux, assouvis (les baiseurs?). Les autres semblent dépités (les baisés? Les mal baisés ?). Je n'ai pas tout compris, honnêtement. Et puis mon ami m'annonce "Là, le dernier essai, c'est le clou sur le cercueil". Je me suis ennuyée… J'ai du dormir. C'était prévisible.

     Ça avait pourtant bien commencé par une petite chorégraphie assurée par certains d'entre eux. Bien sympathique. Une sorte de danse folklorique, rythmée, avec des vocalises un tantinet gutturales mais pas désagréables… Ils se dandinaient aussi plutôt bien. Les autres, en revanche sarcastiques ou impavides. Statiques . Aucune expression. Déplorable. Mais c'est encore ce que j'ai préféré, ce début.

     Voilà, j'ai éteint le poste, pas convertie. Mon ami était saoul de son plaisir solitaire. La voix off continuait ses commentaires : "C'était beau, c'était chaud, on a vibré ! Que la fête commence!". Nous avons alors entendu à brûle-pourpoint des rumeurs viriles. Des rugissements sortaient dans le village de toutes parts. Ils avaient l'air de cris de bêtes satisfaites, repues… Mais moi… Ça m'a étonnée… Comme si tous les hommes du village s'étaient donné le mot pour voir le même film raté, en même temps, et saluer à l’unisson sa fin dans un vaste beuglement collectif.

 

 

23 novembre 2023

EMPREINTE EPILOGUE

Empreinte

 

Liste pour demain

Passage du mec pour la chaudière ( entre _ h et midi )

Ménage à fond après la pluie ( si j'ai le temps, les vitres )

Préparer le repas demander si les petits viennent aussi ( Harissa si ils ne viennent pas )

En allant au marché, en profiter pour jeter les déchets végétaux et porter couvre lit au pressing

Mettre à l'abri le bois tout trempé

Petit mail pour dire bravo pour permis

Médecin 11 h, Passer au labo avant

Passer à la banque

Laver cheveux

Si j'ai le temps mais pas sur, pailler

 

Buller... rêvasser...bouquiner... penser... bronzer... me reposer... Écouter les oiseaux… Écouter les infos, m'indigner ... Je pourrais aussi ne rien faire... far niente... Être... Aimer, c'est faire ou c'est être ? Est ce que se reposer c'est être ? Est ce que faire c'est être ? Est ce qu'on a le droit d'exister ?... Ou le devoir?...Ou la chance ?

Une journée bien remplie... Une journée bien vide... Un jour perdu... Une fille perdue...

Ne pas gaspiller ce temps Mon temps à moi. C'est à moi. Mon temps c'est moi.

Quand est ce que je gaspille mon temps, ma belle jeunesse? Je gâche ?

Quand j'attends dans la salle d'attente ?

Quand je réponds n'importe quoi sans réfléchir, sans m'investir, sans être sincère ?.

Et puis j'ai bien le droit de gaspiller mon temps... ma vie c'est par égard pour qui ? pour ceux qui n'auront pas eu l'opportunité d'avoir droit à une vie ?

Je m'agite, je m’agite… Je m’agite donc je suis. Je suis là. Ici et maintenant. Pas le temps.

 

 

 

 

 

Épilogue

 

 

Plus beaucoup le temps
Fatiguée, ça va ? C'est faire? C'est être ?

Continuer encore un petit peu quand même, ça va ?

 

 

23 novembre 2023

TRALALA RAYURE

TRALALA RAYURE

 

 

 

 

La chatte chafouine a chapardé de la charcuterie. Y'a des rayures sur la table.

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23 novembre 2023

CUBA

 

Un jour de fin novembre

 

 

 

«  Fais tes valises, on part aux Canaries en janvier ! « 

 

On a l’habitude depuis quelques années de faire des petits voyages d’agrément Nathalie et moi ; quoique différentes, ça fonctionne pas mal .

On est allées :

_ à Turin ( c’est même moi qui, fièrement m’étais occupée des homelydays ) avec son cousin.

_ en Turquie ( nous avions tenté les voyages pas chers du Nouvel Obs’) avec toujours son cousin et aussi sa cousine.

_ au Maroc en juillet pendant le ramadan, vite chez son autre cousin qui partait à la retraite en août.

_ à Rome où son fils Mathieu en coloc’ terminait ses études d’archi.

_ à Palerme, toujours avec Mathieu pour le patrimoine et la chaleur de janvier.

 

«  Bon, «  dis-je, mollement  «  je n’ai pas encore digéré mon voyage à Chypre en novembre, je passe les fêtes de Noël en famille à Paris, j’ai moyen envie de repartir quelque part… « 

 

«  Fais tes valises, mais, en fait, on part à Cuba ! « 

 

«  Cuba ?

Cuba qui me fait rêver depuis Nanterre- la-rouge ?

Cuba, le socialisme à la créole ?

Cuba, le vrai socialisme ?

Cuba, la Salsa ?

Cuba-où-j’irai- forcément-à-tout-prix un jour ? Cuba-où-il-faut-y-aller-vite-avant-que… ?

Cuba, An 59 ?

Cuba, enfin

Plus question de répondre «  oui «  mollement, je suis franchement enthousiaste .

Je prends deux-trois cours de Salsa avant ou bien je verrai là-bas ?

 

 

 

 

Le 12 janvier

 

 

On se retrouve à l’aéroport. Elles sont venues en taxi. Moi, j’ai profité de la navette qui part délicieusement de l’Étoile, j’y vais à pied de chez ma mère. Quel luxe ! En province, c’est très compliqué de joindre l’aéroport.

Des bises. Il y a donc Nathalie qui sera notre dénominateur commun, Pascale, son amie que je connais peu, et Marie, sa fille qui part pour un voyage initiatique de 8 mois à la recherche d’elle-même .

 

La longue queue commence. L’employé sympa nous trouve quatre places côte-à-côte. Marie a un sac-à-dos ( j’ai hésité, j’aurais dû ). Moi, ma valise fait les 23 kg autorisés, pleine de tout ce que m’a recommandé le Routard pour faire plaisir aux cubains. Pour la fouille, nous ne sommes pas ensembles, il faut enlever mes épingles à cheveux, mes chaussures, la prochaine étape, on doit faire un strip tease en musique ?Merde ! ils jettent mon délicieux hydrolat de basilic qui nous aurait rafraîchies pendant la longue traversée, la bouteille-pulvérisateur n’était pas conforme, elle aurait dû rester dans la valise . Je passe la douane, les papiers tout bien en règle. Je m’installe dans l’avion avec les places vides des copines autour. Ayéé éé! Je pars pour Cubââââ! Mais… Elles n’arrivent pas. Toujours pas. Maintenant, tout le monde est installé. Ça va être l’heure. C’est l’heure. L’heure est dépassée...

«  Madame l’hôtesse de l’air ; Que se passe t il ? Mes amies… ? « 

L’heure du départ est largement dépassée. Heu… On part plus ...? À Cuba... ?

Elles arrivent, enfin, ouf ! Leur carte de tourisme n’était pas tamponnée correctement, elles risquent un problème à Havane, une amende. Bizarre, bizarre !

 

Bon, c’est parti, Nathalie veut être à côté de sa fille ( encore un petit peu, encore un petit peu ) , elle va avoir 15 jours pour lui dire au revoir. Mais elles s’endorment vite avec une sorte de bouée autour du cou qui repose la tête ( je prends note, ça me fait envie ). Le voyage passe vite finalement entre films, dînette, jeux, sommes, discussions... Marie part à Cuba, puis Colombie puis Équateur. Je crains qu’on ne lui glisse de la drogue dans ses bagages. Je lui recommande chaudement le docu «  Les ânes ont soif «  tableau de Rafael Correa ( l’homme de ma vie ) qui me fait penser à Fidel Castro (même éducation religieuse, régime militaire ).

Finalement les 7 heures de voyage passent vite.

Toutes les trois passent sans problème avec leur carte non tamponnée.

On change nos euros à l’aéroport.

Nous sommes amusées par le panneau qui nous accueille «  Natali « . C’est un taxi recommandé par la dame du rbnb.

Autoroute, zéro pubs ; enfin si : des affiches du Che. Les belles voitures américaines comme sur les cartes postales de Cuba. Des Ladas aussi. Il ne fait pas si chaud que ça.

Nous arrivons à La Havane, Pascale qui est déjà venue il y a 20 ans est toute émue de reconnaître «  le Malecon ! Le Malecon ! C’est une sorte de promenade des Anglais … « Odeur d’essence comme quand j’étais petite.

Oui, promenade des Anglais en plus long, en plus destroy. D’un côté, la mer, très agitée, de l’autre des maisons démolies ou en retapage. C’est la mère et la fille qui nous accueillent dans un charabia hispano-anglais. Nathalie est furieuse : le taxi nous prend le double du prix conseillé par le Routard au prétexte que l’avion avait une heure de retard. Bon, on paie, on décide de s’en ficher, trop contentes d’être à Cuba.

La dame du rbnb met son sac à dos devant, c’est peut-être comme ça à Cuba.

 

La cage d’ascenseur est détruite, dangereuse, les marches sont hautes, fatigantes pourtant les gens étaient plus petits avant. Il y a une grille devant la porte de l’appart’. Nous disposons de plusieurs chambres. Tout est repeint de frais. Elles nous offrent le café mais les bouteilles d’eau sont payantes comme à l’hôtel.

 

Puis petite balade introductive sur le mythique Malecon. Des gars sont au pied de l’immeuble rivés à leur portable. Le Routard en main, on dégote un restau pas loin : poulet au riz ou bœuf mixé au riz. Musique salsa. Pas si chaud que ça.

 

Première impression : la vétusté C’est l’UNESCO qui finance le ravalement des façades, ça risque d’être long ! Le délabrement ! Pourtant, j’étais à Palerme il y a peu avec Nathalie et pourtant je suis estomaquée : des gravats, des échafaudages tout vieux, des murs dangereusement abîmés. Beyrouth !

L’air est chaud et humide. Le soir tombe vers 6 heures comme nous, en France en ce moment.

Des paquets de gens agglutinés avec des portables, ils ne se parlent pas.

 

 

 

 

 

 

Le 13

 

 

 

 

Le linge n’a pas séché pendant la nuit, j’ai apporté le minimum de sous vêtements.

Pas de souffrance du décalage horaire.

Petit déj’ préparé par la mère : viande recomposée, fromage plastique, café et surtout délicieux jus de goyave et de pine apple

Mère , prof de 70 ans, pendant 38 ans, 12 euros de retraite. Fille, 43 ans, ingénieure.

On s’étonne de la belle peau de Madame, 70 ans, elle ne peut pas avoir de crème. J’ai prévu, je vais lui laisser des échantillons.

Difficile communication, l’espagnol n’est pas le même qu’en Espagne et elle a appris l’anglais toute seule, ne comprend pas ce qu’on lui dit et elle est difficile à saisir. C’est très fatigant et décourageant.

Demandent ce qu’on voudrait demain. On est enthousiasmées par les délicieux jus de fruits. Nathalie voudrait du thé, ça semble difficile, elle renonce au lait car il leur coûte cher et n’est autorisé que jusqu’à 7 ans. Leur fille ou sœur vit en Espagne et elles n’auront jamais les moyens de la voir.

On ne dispose pas de vaisselle, nous ne pourrons pas manger le soir, à l’appart’

 

Balade sur le Prado bien agréable, quelques peintres. Pourquoi nomme t on les Champs Elysées la plus belle avenue du monde ?

J’achète une noix de coco pour goûter ce jus pour la première fois, c’est plutôt fade, sans goût. Avec Pascale et Marie ( Nathalie a préféré rester dans un café ), on casse la noix sur un banc. Des mecs s’approchent comme des mouches et draguent Marie.

Au restau «  l’Arnaqueur «  (sueneterania del jéfé pour souligner que justement ici, on n’arnaque pas ), nous débattons sur «  Weinstein « , «  qu’est ce que la drague ? «  «  Le harcèlement( tu es bonita… je passerai bien la matinée avec toi… ) « 

 

Marrant de voir les gens regroupés sur les places où il y a une connexion internet avec portables et ordis. Avant, les gens se rassemblaient sur les places pour faire la causette.

Je sens que j’en sais un tout petit peu plus sur Cuba, j’accumule.

 

On déambule dans le vieil Havane bien retapé, plein de charme. Je perds les autres qui sont allées boire un café pendant que je regardais l’artisanat pour touristes rue Obispo. Par téléphone, RV place d’armes.

Je perds mon porte-monnaie avec plusieurs centaines d’euros et de CUC ( j’avais tiré beaucoup de liquide suivant les conseils du petit futé), ma carte Vitale, ma carte d’identité et _ horreur ! _ peut-être ma carte Gold ( que j’ai prise exprès pour Cuba puisque la Master Card ne fonctionne pas. )

Alzheimer ! Perdu ?, Volé , ? Comment est-ce possible ? Dans mon sac à dos profond ? Merde, merde, ça démarre mal, on disait qu’ à Cuba, le vol ne pouvait pas exister ! Là encore, je décide de m’en ficher, de ne pas me lamenter, de ne pas emmerder les autres, chacun sa merde. J’essaie de penser au plaisir de celui qui trouve mon argent.

 

Je vois des magasins vides, pas éclairés. Musique en permanence qui vient de partout, de l’intérieur, de plus loin dans la rue. Pas si chaud que ça. Touristes mais j’avais peur des hordes d’américains.

 

Tout cet étalage de fric qui vient les narguer ! J’ai peut-être fait exprès de perdre mon argent. A midi, on rend nos assiettes pleines, la honte !

 

J’achète deux petits chapeaux de paille que je convoitais depuis la France. Ce matin, c’est en voulant les acheter que je n’ai pas trouvé mon porte monnaie. Garantis faits à la main, mon œil !

Je pensais boire tout le temps mais pas si chaud.

 

Vu quelques cours de Salsa, oserai jamais, on verra à Trinidad.

 

Des remarques sur mes cheveux bleus, comme en France. J’ai vu des jeunes filles avec des cheveux bleus, donc ce qui les interpelle, c’est une vieille dame aux cheveux bleus ?

Les halls des grands hôtels sont d’anciens palais, bien retapés, magnifiques.

Grand hôtel à côté de l’opéra, Nathalie note la photo d’une danseuse classique qui a une posture flamenco ; il y a une serveuse naine très classe, tout cela me montre la diversité de couleur, de genre.

 

Retour vers 8 heurs. Le Malecon sans voitures pour cause de tempête. La dame du rbnb nous dit que c’est exceptionnel. Serons nous les seules touristes ayant eu mauvais temps à Cuba ?

 

 

 

Le 14

 

 

 

Tempête. Pas chaud.

Musée des Beaux arts. Récent, bien éclairé, vaste mais les œuvres ne me touchent pas. Peu d’art contemporain. La librairie est pratiquement vide, quelques affiches vieilles.

Sous une sorte de préau, dans la cour, un spectacle d’école d’enfants devant les parents qui ont fait des gâteaux.

Nathalie est rentrée avant.

Repas à «  la Bonita « . Les restaus nous tendent leur menus mais c’est toujours pareil : crevette ou poisson ou porc ou poulet-riz, haricots noirs. Elles se régalent avec des petits cafés bien forts. Moi, j’aspirerais à de bonnes sucreries, on ne propose que des flans au lait concentré puisqu’il n’y a pas de lait. Heureusement, Marie a rapporté des bonnes dattes d’Iran. La mère et la fille de la casa particular n’en avaient jamais mangé.

Grandes amatrices, elles adorent toutes les trois le café cubain.

 

Tout le monde se repose, j’irais bien continuer à errer mais je bouquine ( on a toutes emporté des livres sur Cuba ) en attendant ce soir. Nous avons pris des places pour le fameux opéra de Cuba ( 30 CUC ) . Miam. Je mets mon habit du dimanche. En fait, je ne vais rapporter que ce que j’aurai sur moi. J’ai prévu de tout laisser à Cuba. Ma valise est pleine de cosmétiques, vêtements d’été, crayons, feutre,cahiers, pansements, clefs USB. Donc, pantalon de printemps, chemisier bleu. A ce propos, beaucoup de succès auprès des vieilles dames avec mes cheveux bleus. On dirait qu’elles m’envient, qu’elles n’osent pas.

Tempête.

On dirait que les gens sortent à partir de la nuit ( 6 heures ), comme en Espagne. Dimanche, les magasins sont ouverts.

Opéra au centre de la Havane, qui s’appelle depuis peu, Alicia Alonso.

Pas cher. Difficile de dire si les spectateurs sont de riches cubains ou des touristes. En tous cas, ils ne sont pas aussi habillés qu’en France.

Alicia Alonso avait fait allégeance à Fidel et, en échange, elle était la caution de la qualité culturelle de Cuba.

Performances des danseurs, des vrilles incroyables qui me font plus penser à du sport qu’à de la danse. Leur en-dehors n’est pas comme en danse classique traditionnel.

Mais c’est trop kitch à mon goût, on se croirait plus au Châtelet dans une opérette avec le décor et les costumes. Le danseur étoile dans un collant brillant, moule-fesses, moule-bite, on dirait Hervé en cycliste.

Je ne veux pas gâcher leur plaisir, elles adorent et sont sous le charme. Toute la salle d’ailleurs. Ils ovationnent les danseurs comme au foot ou à la corrida. Bon, en tous cas, j’apprécie que, à la différence de la France, dans un ballet classique, les danseurs ne sont pas blancs mais métis ou noirs. Millepieds s’est fait viré pour avoir embauché aussi des noires pour «  Le lac des cygnes « .

 

Repas sans faim chez « Abel « . Très bruyant. Toujours pareil.

 

Je dois être pas marrante : je n’aime pas raconter mes nuits, ça m’appartient, surtout quand on est un groupe. Et le matin, elles racontent toutes les trois, si elles ont dormi, un peu, longtemps, comment, si elles se sont levées, avant 6 heures, si elles se sont recouchées, si elles ont lu un chapitre. J’en suis incapable. Ça m’effraie, ça m’appartient, ça n’intéresse que moi. Je vais faire un effort mais tous les matins : Bonjour, as-tu bien dormi?Je ne pourrai jamais toutes les nuits restantes.

 

Et puis les repas aussi. J’aime en voyage, manger un bon coup le matin pour vivre, découvrir, m’étonner et le soir, manger un repas du pays. J’ai le sentiment qu’on mange souvent ou que, en tous cas, les repas prennent une grande place sur notre précieux temps qui est limité. En voyage, je crois que je me nourris de ce que je vois et je sens.

Zut de zut ! Les délicieux jus de tamarin, ananas, goyave du matin font grimper ma glycémie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 15

 

 

 

 

On part à midi pour Cenfuego, Les filles vont sans doute au musée, je m’occupe ce matin de ma carte d’identité, je crains d’être coincée à la douane bien que j’ai mon passeport. Ça me tracasse, allez, je consacre cette matinée à la recherche de mon argent et mes papiers perdus, je tire de l’argent et après, j’essaie de m’en ficher pour profiter ; mon temps à Cuba est compté, je défriche et un jour, je reviens plus longuement.

 

8 h 30, Alliance française :

_ On est une école, on ne peut rien pour vous si vous n’avez plus vos papiers

_ Vous n’êtes pas l’Alliance française ?

_ Si, mais c’est une école, on ne peut rien vous dire, allez à l’Ambassade, c’est loin, après la plage, calle 14.

 

Un flic :

_ Oh vous ne retrouverez pas votre porte-monnaie, si vous avez votre passeport, vous pourrez rentrer.

 

Un cubain :

_ Si vous allez à l’ambassade, vous en avez pour deux jours, ils vont vous envoyer au service d’Immigration. Porter plainte ? Ici, tout le monde a ses empreintes digitales, personne ne peut rien faire avec votre carte d’identité

Porter plainte ? Vous voulez retrouver votre argent ?

 

Bon, je ferai mieux de prendre des cours de Salsa au lieu de perdre mon temps.

 

C’est vraiment bien de commencer la journée avec plein de jus de fruits mais ma glycémie grimpe. Ce matin, la mère était embêtée que je boive de l’eau du robinet, pourtant j’en bois depuis le début et ça va. Je pense à l’Afrique où il ne m’est rien arrivé, c’est un mythe cette histoire d’eau impotable pour nous, fragiles petites choses occidentales ?

 

Partout «  Feliz 59 anniversarios ( alors qu’en Espagne, on dit cumpleanos ), triumpho ( triunfo ) de la Revolucion « 

 

Banque.

A peu près 1 heure de queue ( sans doute pour ça qu’on dit dans les guides d’apporter du liquide ). Un vigile nous fait entrer un à un pour… faire la queue assis à l’intérieur. Les gens viennent changer des gros sacs de CUP en CUC, ils semblent résignés, anesthésiés.On se croit dans un décor 1950 ; il fait moite, il y a des appareils de clim’ mais ne marchent pas. On me fait signe depuis un guichet au bout de 20 minutes, on me fait rasseoir, certains passent avant, ne font pas la queue dehors. Devant mon air interloqué ma voisine, une jeune femme, me sourit et hausse les épaules : « Es  Cuba ! « Tout le monde a l’air triste, soumis, passif.

On m’avait dit Cuba, la danse, la joie, le soleil… Ce n’est pas pour dire systématiquement le contraire mais je ne vois que des sortes de prisonniers tristes… Question : les Cubains ont ils une vie intérieure heureuse et riche ?

 

Je m’habitue aux belles voitures américaines.

 

Je rentre par l’intérieur rue San Rafael, la chaussée est défoncée, les magasins sont éteints et presque vides 1950. Des fast foods avec des sandwichs à la viande reconstituée. Rien ne fait envie. Pâtisserie très grande, style soviétique, je croque dans une sorte de mille-feuilles collant que je jette. Une grande place, personne ne se parle, tout le monde sur son portable. Internet est seulement sur les places publiques et dans les grands hôtels. S’évadent-ils sur Internet ? Ils ne font pas de jeux puisque c’est cher. Découvrent ils le vaste monde ?

 

Quartier San Rafael, Italia, Bolivar, beaucoup de boutiques. Un grand supermarché lugubre, style soviétique, je ne comprends même pas ce qui s’y vend. Tout le monde fait la queue avec des tickets aux Panaderias. Parce que c’est lundi . Pourtant le pain fait la colle. Comment peuvent ils le garder ?

 

Question : avec 25 CUC de salaire ou 10 CUC de retraite, comment font-ils pour avoir un portable ?

 

Fonds musical permanent dans les rues mais pas que de la salsa, il y a aussi des trucs sucrés style Julio.

 

Pas de pubs, c’est génial, mais des images du Che comme les images pieuses des pays bigots. Ils n’ont pas l’air d’y faire gaffe.

 

Beaucoup de gens en surpoids. Ça me met à l’aise.

 

On se retrouve pour partir à Cienfuego. Voyage en voiture chinoise 2 heures. Le taxi prend une contravention de 1 CUC pour téléphone au volant. On propose de la payer mais il refuse. Le milieu de l’autoroute semble entretenu, les arbustes sont taillés. Le chauffeur traverse allégrement deux fois pour tourner, il ne connaît pas le chemin et c’est mal indiqué. Les indications sont quasi inexistantes. Uniquement : «  Viva la Revolucion «  «ou «  La patria o la muerte « 

 

Musique fort dans la voiture, on ne peut pas discuter.

 

Cienfuego, joli village ( qui change de la Havane qui grouille, qui sent l’essence et qui est délabrée ), crée par un bordelais, seul architecte français de Cuba. Bizarrement, je retrouve le style espagnol de La Havane. Les portes et fenêtres ont aussi des grilles.

 

La maison est pimpante, kitchounette avec des fleurs en plastique, des couvre-lits roses avec un cœur.

Avec Pascale, visite autour de la grande place José Marti, l’église, le musée, on monte sur la tour pour le panorama, un joli théâtre. Beaucoup d’artisanat, le même qu’à Cuba (chapeau de paille, colliers de graines, instruments de musique taillés dans le bois. Beaucoup de boutiques de peintres locaux. Nathalie nous rejoint en fin d’après-midi, elle s’achète un chapeau de paille, on visite l’église ouverte. J’achète des cigares puisque je suis à Cuba mais pour qui ? Je ne connais personne qui fume les gros cigares.

 

Le soir, repas délicieux, varié avec des jolis couverts en argent de fête chez nos logeurs. A une autre table, un monsieur seul, sinistre. Marie: » Je vois ce qui m’est réservé pendant mon voyage « . Les trois rombières de la consoler : «  T’inquiète, ma pupuce, on va venir te voir quand tu seras en Colombie. Et puis on viendra aussi en Équateur… « 

Je bois toujours l’eau du robinet, il ne m’arrive rien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 16

 

 

 

Délicieux petit déj’. Nathalie n’a toujours pas de thé.

 

Il est question d’un joli jardin botanique Soledad que nous ne trouvons pas avec Pascale,vraiment désolée je le réserve pour mon prochain voyage à Cuba.

 

Promenade en «  calèche «  au grand cimetière avec Pascale. Nathalie et Marie se reposent mère-fille. Sortie banlieue de la ville. On distingue bien géographiquement les blocs et l’endroit où est le référent.

Partie du cimetière pour les riches, pour les pauvres.

 

HLM 1960 aux murs noircis, balançoires dégradées, jamais réparées qui ont dû être le summum de la modernité. Le cocher de la calèche vient nous chercher dans le cimetière.

 

Pas assez de temps. Voyage trop court. Je voudrais m’approcher de Guantanamo même si on ne voit rien.

 

L’après-midi, on part toutes les quatre à nouveau en calèche ( cheval efflanqué ) , restau lugubre à la soviétique, pas bon, visite du » Palacio real « ; Visite des villas mafia américaines autour.

 

Taxi, les fenêtres sont noires. Pourquoi ?

A toute allure pour Trinidad. On aura donc vu les trois villes de Cuba retapées par l’UNESCO

 

Le Che partout. La plupart des cubains sont nés après la Révolution. C’est comme les pays bigots qui ont des sacrés-coeurs de Jésus partout et personne n’y fait attention.

 

 

Trinidad, très charmant.

Appart’ bien agréable avec patio et roof.

 

Sur nos lits, des serviettes de toilette en forme de cygne comme en Turquie

, le Monsieur m’apprend à le faire. Toujours goût kitch, eau de rose

Temps maussade, seules touristes au monde à avoir eu mauvais temps à Cuba.

Très jolie Trinidad, rues pavées,

Mon hydrolat de basilic me manque, en plus, ce serait génial pour Marie qui avait des troubles digestifs hier

On boit des cocktails. On mange de la langouste que Pascale qui a l’habitude en Bretagne trouve mal préparée . Sinon, c’est toujours les mêmes menus : riz, haricots noirs, poulet.

 

Le toit de la maison est mon domaine. Je lis, j’écris, je discute avec un chien et des poules dans une courette sombre ( cachés ? c’est interdit d’en posséder si on n’est pas paysan, pourtant j’en ai vu à la Havane ), je donne du pain au chien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 17

 

 

 

 

Moustiques qui tournent la nuit. Mouches qui rappliquent sur ma lampe frontale. Pascale ne se plaint pas de mes ronflements, elle est de bonne composition . Froid. Linge qui ne sèche pas.

Délicieux petit déjeuner dans le patio préparé par le Monsieur mais je ne retrouve pas les bons jus de fruits du premier RBNB ( merci pour ma glycémie qui a baissée ) . Toujours as de thé pour Nathalie.

Nathalie a la tourista ; Marie a des piqûres de moustiques. Elles se reposent ce matin.

 

Pascale et moi déambulons. Rencontre avec une fête des quinze ans qui se fait photographier en petite mariée.

Jolies façades, rues pavées, creusées au milieu pour l’écoulement d’eau ; on se mouille les pieds souvent.
On rentre à 10 heures trente. Après, c’est la horde de touristes. Plein, plein de petits marchands mais il faut vraiment se balader tôt.

Ici aussi, grande place où les gens se connectent, sans se parler.

 

Sur le toit, où je bouquine, j’ai, à plusieurs reprises, la visite d’une voisine qui vient bidouiller le tank d’eau ( qui doit être commun ? ) qui fuit en permanence et qui, parfois se vide d’un coup, inondant l’escalier.

 

En Europe, toute la peinture artistique jusqu’à la fin du vingtième siècle, on a peint des scènes de Jésus qui représentaient allégoriquement autre chose. Ici, c’est Fidel, le Che et José Marti.

 

Avec Pascale, on passe devant les fenêtres ouvertes d’une école, la maîtresse nous fait signe d’entrer, nous explique le programme, nous montre les cahiers, les livres ( tout vieux ), nous dit de prendre des photos. Puis, elle nous demande de l’argent pour réparer le toit… D’accord, ils ne sont pas analphabètes comme en Jamaïque ou en Haïti mais question éducation, c’est le gavage d’oie Fidel-Raoul-Che- Marti-Revolucion.

 

Quelques allées-retours à la casa pour voir si Nathalie va mieux. Dur-dur de quitter sa fifille si longtemps, elle ne va pas mieux.

On se repère aisément à Trinidad, tout ramène à l’église. Plus on s’éloigne du centre, plus les maisons sont pauvres, très pauvres.

 

Biscuits café avec Pascale, il n’y a que des touristes.

 

On rentre à la casa , on ressort avec Marie. Téléphone, carte bancaire, glaces ( à l’eau, pas terribles ), musée, tour. Achat de pâtes et riz pour manger à la casa avec Nathalie

 

On sait distinguer les quartiers maintenant. Plus on s’éloigne du centre, plus c’est pauvre.

Linge encore mouillé sur la terrasse depuis ce matin.

Musique en permanence, des groupes et des CD. Salsa mais aussi musique sucrée love-love.

 

Il y a beaucoup de salons de massage, à la Havane aussi. On essaie celui en face de chez nous. Nous sommes toutes enchantées. Surprise, il me détecte coliques néphrétique en me massant les pieds : pansa, pansa.

 

On avait acheté des pâtes pour rester avec Nathalie mais pas de casseroles, pas de feu, pas de gaz, cuisine déguisée en cuisine intégrée équipée

 

Le soir, Marie, Pascale et moi allons au restau italien recommandé par le Monsieur du RBNB mais trop longue queue. On va en face, il n’y a personne, et on mange des pâtes bouillies avec de la sauce tomate sucrée et du gruyère en plastique et on comprend pourquoi il n’y a personne.

 

L’huile essentielle semble bien marcher, on est moins piqué, elle éloigne les moustiques mais c’est casse pied de les entendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 18

 

 

 

Pas beau. Un peu frais. Va t’on pouvoir se baigner à Cuba ?

Le monsieur a mis la table du petit déj’ dehors mais je rentre tout il fait froid, on ferme même la porte. Il reste parler pendant qu’on déjeune. Au bout d’un moment, on aborde les élections, Raoul. «  no sé « , «  no sé «  et il sort. On ne sera jamais arrivé à discuter plus avant avec un cubain. J’ai envie d’essayer avec le masseur.

 

Quartier libre.

Au bout de l’avenue Bolivar, la rue devient de plus en plus populaire, plus d’artisanat pour touristes les maisons très pauvres, abîmées. Des coiffeurs dans les courettes comme en Afrique. Par la porte ouverte, on voit des intérieurs sombres, enfumés. Musique qui sort des maisons. On dirait des incendies qui sortent des maisons, personne ne s’inquiète, peut-être des chauffages. Au milieu des rues pavées, des ruisseaux. Au bout de l’avenue, une fête foraine avec beaucoup de monde. Comment peuvent-ils payer ces jeux à leurs enfants ?

Dédale de rues, petites maisons ; On distingue l’intérieur sombre ( à cause de la chaleur ? ), sommaire, vide.

 

Je cherche des tee shirts Che pour mes petits. Ils sont tous en synthétiques mauvaise qualité.

 

Musée de l’architecture.

Plage en taxi-voiture américaine. Dans la journée, il f
ait 27 degrés, l’eau est bonne, je ne fais pas trop de manières pour entrer dans l’eau . Retour en taxi, radio très forte en permanence. Est ce que c’est une obligation : ne pas avoir de contacts avec les étranger Ou alors couvrir nos voix si on parle politique ? On cherche à parler, les chauffeurs, pas.

 

San José toujours plein, on va un peu plus loin. De toutes façons, les menus sont strictement les mêmes dans les restaus, jamais de dessert à part les flans au lait concentré.

 

En déambulant dans Trinidad, on finit toujours par se retrouver sur les marches près de l’église où tout le monde fait marcher Internet.

 

Vu deux salles de Salsa, n’arrive pas à les retrouver ni l’une ni l’autre.

Quelques églises évangéliques avec des réunions. Des lieux de culte dans les maisons aussi. Ils chantent beaucoup.

 

Chez les coiffeurs, on voit toujours la même coupe pour les jeunes gens. Sur les marches de la place, je reconnais un couple de garçons que j’avais vu chez un coiffeur. Mais l’homosexualité n’existe pas à Cuba !!! Dans les deux romans que je viens de lire, il y a des problèmes de filiation incestueuse. Je ppense à la chanson «  shame and scandal in the family «  qui se passe à Trinidad.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 19

 

 

Nuit glaciale. Le soleil vient.

 

Balade en taxi ( avec aussi Nathalie qui va mieux ) autour de Trinidad pour voir les moulins. Dommage, désaffecté. Je pensais qu’on nous donnerai une canne à sucre en souvenir.On visit la Manaca Iznaca avec des tissus de broderie qui volent au vent en vente tout autour. Retour vers midi. Trop court.

 

Les rues pavées se transforment en rivière tôt le matin et le soir. Au milieu des rues, on marche dans l’eau.

 

Re-balade dans Trinidad dans l’après midi. Beau soleil, léger sac à dos, je suis la reine du monde, je pourrais retourner chez moi à pied !

 

Le soir, restau très beau deuxième repas délicieux après celui de la famille à Cenfuegos.

Bon, demain, je renonce à prendre des cours ( j’aurais bien eu le temps à Trinidad ! ) mais au moins, je veux voir des gens danser !

 

Psychodrame mère-fille. Qui est la plus malade du départ de l’autre. Je n’avais pas mesuré. Ça risque d’être craignos le départ ? Elles vont s’écrouler toutes les deux ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 20

 

 

 

 

On petit déjeune toujours à l’intérieur car il ne fait pas chaud. Le taulier me dit que c’est la semaine de la culture à Trinidad et pour cela, me montre des vidéos de son fils à la fête foraine. ????

Le matin, je lui donne des trucs pour sa femme et pour son fils, il est ravi. Je n’ai presque plus rien à donner, je me suis délestée.

 

Sur le toit.

Le matin, visite d’une dame qui vient vérifier l’état du tank. Puis quelqu’un vient pour la désinfection. Je comprends que les fumées que l’on voit sortir des maisons ne sont pas des incendies . Contre les puces ? Contre les moustiques ? Contre les rats ? Elle ne répond pas.

 

Bureau de change. Rencontre et discussion avec une Madame Sans Gêne française, jeune, qui voyage en vélo, que je ramène pour d’éventuels tuyaux pour Marie ( même si ce n’est pas le même genre). Discussion avec Nathalie, Marie se balade.

 

Après midi, plage. Eau délicieuse. Nathalie frustrée ? Auto flagellation de tristesse ?

 

Je retrouve une des salles de salsa, je me décide enfin… c’est fermé.

Tout Trinidad est à la fête, place du téléphone. Foule. Endimanchement. Musiques +++ mélangées. Je mange des beignets de maïs et de la pina colada sans rhum, très peu cher en CUP. Enfin, je manipule des CUP  au bout d’une semaine ! Je pensais ne jamais y arriver.

Je repasse sur les marches où tout le monde se connecte. Les filles sont allées dans un restau, moi, j’en ai marre du poulet, riz, haricots noirs que j’ai trouvé pittoresque le 1er jour, le 2ième, le 3ième… mais j’en ai marre.

On se retrouve sur les marches. Des groupes passent à la Casa de la Musica. Peu de danseurs. Peut être faut il rester plus tard.

 

On devait rentrer plus tôt à la Havane pour en profiter ( Trinidad, c’est bon en long, en large et en travers ), Nathalie se ralliant à la majorité. C’est Pascale qui a saisi que Nathalie avait envie de rester pour profiter encore-un-petit-peu de sa fifille. Je n’avais pas réalisé avec mon cœur de pierre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 21

 

 

 

 

On retourne à la Havane, pour être sur place pour le départ. Dernière visite au top roof, mon domaine, adieu au chien famélique, aux poules. Le monsieur du RBNB nous offre des colliers de graines.

 

Marie reste encore une quinzaine de jours à Cuba. Adieux infinis mère-fille.

 

Taxi-musique ; on ne peut pas discuter. Pas de signalisation. Pas de directions indiquées, parfois, il se trompe et rebrousse chemin.

 

La Havane.

Apart’ dans la Habana vieja, parque Cristo, toujours avec des grilles à la porte et aux fenêtres. Escaliers aux marches très hautes toujours. La dame insiste sur la sécurité du lieu alors que ça ne nous a jamais spécialement inquiétées. Nous partageons toujours la même chambre avec Pascale, j’espère qu’elle n’a pas trop souffert de mes ronflements ni de ma lumière.

 

 

On passe dans des endroits déjà connus. On mange à nouveau à «  l’arnaqueur «  en ne le reconnaissant qu’au dernier moment. On n’a pas le sens de l’orientation, d’ailleurs, c’est sur la même place que l’appart’ !!!On n’avait pas réalisé. Petite galerie d’art contemporain à côté du restau, marrante avec un jeune peintre sympa.

 

Nuit hyper bruyante. Ont-ils la notion légale de «  tapage nocturne «? Musique plus forte que jamais, cris, hurlements ( le rhum ? )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 22

 

 

La dame demande qu’on vante son appart’ de bouche à oreilles, qu’elle fait de bons flans. Elle nous donne la recette du flan avec force détails, nous explique que c’est une spécialité cubaine. On se retient de rire. Je mets dans mon sac, discrètement, pour les chats, la viande reconstituée des hamburgers du matin. Pas de thé pour Nathalie bien sûr.

Après cette nuit bruyante qui, selon elle, n’a rien d’exceptionnelle, elle insiste sur l’hyper sécurisation de sa maison ( même les grilles de la fenêtre située au quatrième ont un gros cadenas ).

 

 

De la haut, je vois les écoliers en uniforme, se rassembler pour l’heure de l’école.

 

Par acquis de conscience, avant le départ, je vais au service d’Immigration.Les écoliers ont été remplacés par des gens qui font du taï chi.

Je me re-balade avec émotion car je reconnais, je prends des marques pour quand je reviendrai. Je suis archi-habituée aux beaux taxis américains, aux maisons détruites comme après un bombardement. Il fait beau. Je passe par derrière le Malecon ouvert maintenant à la circulation.

 

Bureau de l’Immigration près des beaux quartiers. C’est kafkaïen. Debout. Assise. De bureau en bureau. Difficile de cerner pourquoi on me dit d’attendre ou de venir ou de me lever. Tout ça pour qu’une femme me dise que je n’aurai pas de problème à la douane et que personne ne pourra utiliser ma CI et qu’on n’a pas retrouvé mes papiers. Je le savais déjà mais ça m’a fait voir ce service grouillant de gens. Certains ont l’air installés là pour la journée avec pique nique. M’a t on fait passer plus vite comme touriste ?

 

On voulait visiter la tour, je m’en approche ; elle est fermée me disent des gens. On peut avoir une vue de la ville depuis l’hôtel Nacional.

 

On doit se retrouver sur le Malecon. Pascale et Nathalie viennent de la vieille ville, je viens de l’hôpital, on se croise Je repasse devant l’hôpital qui fait asile. Devant, grouillent beaucoup de gens avec cannes ou déambulateurs.

Beaucoup de pêcheurs, je ne comprends pas le nom des poissons qu’ils pêchent. On décide d’aller visiter la Manufacture de cigares derrière l’opéra :Fermée. Nathalie n’est pas blasée des voitures, elle fait plein de photos. On prend un pot dans un grand hôtel, plus de pina colada.

Déjeuner à «  Floradinita «  de Hemingway, déco d’époque, pas très fin, langouste à touristes. Plein de monde.

 

Fin de journée, fin de Cuba. Au revoir Cuba, à plus tard, plus longuement.

Taxi. A l’aéroport, on part avec une heure de retard comme à l’aller. L’explication, c’est que des gens fumaient dans l’avion et que la police a dû intervenir.

 

 

Nuit agitée. L’appareil à films marche mal. Il y a des perturbations. Je vomis. Les hôtesses viennent me voir de temps en temps, me donnent un verre d’eau et des bonbons à la menthe inefficaces, mon voisin est complaisant, je le dérange à plusieurs reprises pour aller vomir. Je suis toute faible quand on arrive.

 

Petit café à l’aéroport avant de se séparer. Gag, ils n’ont pas de thé noir, tout simple pour Nathalie !!

Pascale, la veinarde, a pu, pendant le voyage discuter avec un cubain qui revient de temps en temps voir son fils et apporter ce qu’il peut. Moi , je l’aurais cuisiné la nuit ! Temps pis !

Prochaine fois !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 novembre 2023

Cuba

 

Un jour de fin novembre

 

 

 

«  Fais tes valises, on part aux Canaries en janvier ! « 

 

On a l’habitude depuis quelques années de faire des petits voyages d’agrément Nathalie et moi ; quoique différentes, ça fonctionne pas mal .

On est allées :

_ à Turin ( c’est même moi qui, fièrement m’étais occupée des homelydays ) avec son cousin.

_ en Turquie ( nous avions tenté les voyages pas chers du Nouvel Obs’) avec toujours son cousin et aussi sa cousine.

_ au Maroc en juillet pendant le ramadan, vite chez son autre cousin qui partait à la retraite en août.

_ à Rome où son fils Mathieu en coloc’ terminait ses études d’archi.

_ à Palerme, toujours avec Mathieu pour le patrimoine et la chaleur de janvier.

 

«  Bon, «  dis-je, mollement  «  je n’ai pas encore digéré mon voyage à Chypre en novembre, je passe les fêtes de Noël en famille à Paris, j’ai moyen envie de repartir quelque part… « 

 

«  Fais tes valises, mais, en fait, on part à Cuba ! « 

 

«  Cuba ?

Cuba qui me fait rêver depuis Nanterre- la-rouge ?

Cuba, le socialisme à la créole ?

Cuba, le vrai socialisme ?

Cuba, la Salsa ?

Cuba-où-j’irai- forcément-à-tout-prix un jour ? Cuba-où-il-faut-y-aller-vite-avant-que… ?

Cuba, An 59 ?

Cuba, enfin

Plus question de répondre «  oui «  mollement, je suis franchement enthousiaste .

Je prends deux-trois cours de Salsa avant ou bien je verrai là-bas ?

 

 

 

 

Le 12 janvier

 

 

On se retrouve à l’aéroport. Elles sont venues en taxi. Moi, j’ai profité de la navette qui part délicieusement de l’Étoile, j’y vais à pied de chez ma mère. Quel luxe ! En province, c’est très compliqué de joindre l’aéroport.

Des bises. Il y a donc Nathalie qui sera notre dénominateur commun, Pascale, son amie que je connais peu, et Marie, sa fille qui part pour un voyage initiatique de 8 mois à la recherche d’elle-même .

 

La longue queue commence. L’employé sympa nous trouve quatre places côte-à-côte. Marie a un sac-à-dos ( j’ai hésité, j’aurais dû ). Moi, ma valise fait les 23 kg autorisés, pleine de tout ce que m’a recommandé le Routard pour faire plaisir aux cubains. Pour la fouille, nous ne sommes pas ensembles, il faut enlever mes épingles à cheveux, mes chaussures, la prochaine étape, on doit faire un strip tease en musique ?Merde ! ils jettent mon délicieux hydrolat de basilic qui nous aurait rafraîchies pendant la longue traversée, la bouteille-pulvérisateur n’était pas conforme, elle aurait dû rester dans la valise . Je passe la douane, les papiers tout bien en règle. Je m’installe dans l’avion avec les places vides des copines autour. Ayéé éé! Je pars pour Cubââââ! Mais… Elles n’arrivent pas. Toujours pas. Maintenant, tout le monde est installé. Ça va être l’heure. C’est l’heure. L’heure est dépassée...

«  Madame l’hôtesse de l’air ; Que se passe t il ? Mes amies… ? « 

L’heure du départ est largement dépassée. Heu… On part plus ...? À Cuba... ?

Elles arrivent, enfin, ouf ! Leur carte de tourisme n’était pas tamponnée correctement, elles risquent un problème à Havane, une amende. Bizarre, bizarre !

 

Bon, c’est parti, Nathalie veut être à côté de sa fille ( encore un petit peu, encore un petit peu ) , elle va avoir 15 jours pour lui dire au revoir. Mais elles s’endorment vite avec une sorte de bouée autour du cou qui repose la tête ( je prends note, ça me fait envie ). Le voyage passe vite finalement entre films, dînette, jeux, sommes, discussions... Marie part à Cuba, puis Colombie puis Équateur. Je crains qu’on ne lui glisse de la drogue dans ses bagages. Je lui recommande chaudement le docu «  Les ânes ont soif «  tableau de Rafael Correa ( l’homme de ma vie ) qui me fait penser à Fidel Castro (même éducation religieuse, régime militaire ).

Finalement les 7 heures de voyage passent vite.

Toutes les trois passent sans problème avec leur carte non tamponnée.

On change nos euros à l’aéroport.

Nous sommes amusées par le panneau qui nous accueille «  Natali « . C’est un taxi recommandé par la dame du rbnb.

Autoroute, zéro pubs ; enfin si : des affiches du Che. Les belles voitures américaines comme sur les cartes postales de Cuba. Des Ladas aussi. Il ne fait pas si chaud que ça.

Nous arrivons à La Havane, Pascale qui est déjà venue il y a 20 ans est toute émue de reconnaître «  le Malecon ! Le Malecon ! C’est une sorte de promenade des Anglais … « Odeur d’essence comme quand j’étais petite.

Oui, promenade des Anglais en plus long, en plus destroy. D’un côté, la mer, très agitée, de l’autre des maisons démolies ou en retapage. C’est la mère et la fille qui nous accueillent dans un charabia hispano-anglais. Nathalie est furieuse : le taxi nous prend le double du prix conseillé par le Routard au prétexte que l’avion avait une heure de retard. Bon, on paie, on décide de s’en ficher, trop contentes d’être à Cuba.

La dame du rbnb met son sac à dos devant, c’est peut-être comme ça à Cuba.

 

La cage d’ascenseur est détruite, dangereuse, les marches sont hautes, fatigantes pourtant les gens étaient plus petits avant. Il y a une grille devant la porte de l’appart’. Nous disposons de plusieurs chambres. Tout est repeint de frais. Elles nous offrent le café mais les bouteilles d’eau sont payantes comme à l’hôtel.

 

Puis petite balade introductive sur le mythique Malecon. Des gars sont au pied de l’immeuble rivés à leur portable. Le Routard en main, on dégote un restau pas loin : poulet au riz ou bœuf mixé au riz. Musique salsa. Pas si chaud que ça.

 

Première impression : la vétusté C’est l’UNESCO qui finance le ravalement des façades, ça risque d’être long ! Le délabrement ! Pourtant, j’étais à Palerme il y a peu avec Nathalie et pourtant je suis estomaquée : des gravats, des échafaudages tout vieux, des murs dangereusement abîmés. Beyrouth !

L’air est chaud et humide. Le soir tombe vers 6 heures comme nous, en France en ce moment.

Des paquets de gens agglutinés avec des portables, ils ne se parlent pas.

 

 

 

 

 

 

Le 13

 

 

 

 

Le linge n’a pas séché pendant la nuit, j’ai apporté le minimum de sous vêtements.

Pas de souffrance du décalage horaire.

Petit déj’ préparé par la mère : viande recomposée, fromage plastique, café et surtout délicieux jus de goyave et de pine apple

Mère , prof de 70 ans, pendant 38 ans, 12 euros de retraite. Fille, 43 ans, ingénieure.

On s’étonne de la belle peau de Madame, 70 ans, elle ne peut pas avoir de crème. J’ai prévu, je vais lui laisser des échantillons.

Difficile communication, l’espagnol n’est pas le même qu’en Espagne et elle a appris l’anglais toute seule, ne comprend pas ce qu’on lui dit et elle est difficile à saisir. C’est très fatigant et décourageant.

Demandent ce qu’on voudrait demain. On est enthousiasmées par les délicieux jus de fruits. Nathalie voudrait du thé, ça semble difficile, elle renonce au lait car il leur coûte cher et n’est autorisé que jusqu’à 7 ans. Leur fille ou sœur vit en Espagne et elles n’auront jamais les moyens de la voir.

On ne dispose pas de vaisselle, nous ne pourrons pas manger le soir, à l’appart’

 

Balade sur le Prado bien agréable, quelques peintres. Pourquoi nomme t on les Champs Elysées la plus belle avenue du monde ?

J’achète une noix de coco pour goûter ce jus pour la première fois, c’est plutôt fade, sans goût. Avec Pascale et Marie ( Nathalie a préféré rester dans un café ), on casse la noix sur un banc. Des mecs s’approchent comme des mouches et draguent Marie.

Au restau «  l’Arnaqueur «  (sueneterania del jéfé pour souligner que justement ici, on n’arnaque pas ), nous débattons sur «  Weinstein « , «  qu’est ce que la drague ? «  «  Le harcèlement( tu es bonita… je passerai bien la matinée avec toi… ) « 

 

Marrant de voir les gens regroupés sur les places où il y a une connexion internet avec portables et ordis. Avant, les gens se rassemblaient sur les places pour faire la causette.

Je sens que j’en sais un tout petit peu plus sur Cuba, j’accumule.

 

On déambule dans le vieil Havane bien retapé, plein de charme. Je perds les autres qui sont allées boire un café pendant que je regardais l’artisanat pour touristes rue Obispo. Par téléphone, RV place d’armes.

Je perds mon porte-monnaie avec plusieurs centaines d’euros et de CUC ( j’avais tiré beaucoup de liquide suivant les conseils du petit futé), ma carte Vitale, ma carte d’identité et _ horreur ! _ peut-être ma carte Gold ( que j’ai prise exprès pour Cuba puisque la Master Card ne fonctionne pas. )

Alzheimer ! Perdu ?, Volé , ? Comment est-ce possible ? Dans mon sac à dos profond ? Merde, merde, ça démarre mal, on disait qu’ à Cuba, le vol ne pouvait pas exister ! Là encore, je décide de m’en ficher, de ne pas me lamenter, de ne pas emmerder les autres, chacun sa merde. J’essaie de penser au plaisir de celui qui trouve mon argent.

 

Je vois des magasins vides, pas éclairés. Musique en permanence qui vient de partout, de l’intérieur, de plus loin dans la rue. Pas si chaud que ça. Touristes mais j’avais peur des hordes d’américains.

 

Tout cet étalage de fric qui vient les narguer ! J’ai peut-être fait exprès de perdre mon argent. A midi, on rend nos assiettes pleines, la honte !

 

J’achète deux petits chapeaux de paille que je convoitais depuis la France. Ce matin, c’est en voulant les acheter que je n’ai pas trouvé mon porte monnaie. Garantis faits à la main, mon œil !

Je pensais boire tout le temps mais pas si chaud.

 

Vu quelques cours de Salsa, oserai jamais, on verra à Trinidad.

 

Des remarques sur mes cheveux bleus, comme en France. J’ai vu des jeunes filles avec des cheveux bleus, donc ce qui les interpelle, c’est une vieille dame aux cheveux bleus ?

Les halls des grands hôtels sont d’anciens palais, bien retapés, magnifiques.

Grand hôtel à côté de l’opéra, Nathalie note la photo d’une danseuse classique qui a une posture flamenco ; il y a une serveuse naine très classe, tout cela me montre la diversité de couleur, de genre.

 

Retour vers 8 heurs. Le Malecon sans voitures pour cause de tempête. La dame du rbnb nous dit que c’est exceptionnel. Serons nous les seules touristes ayant eu mauvais temps à Cuba ?

 

 

 

Le 14

 

 

 

Tempête. Pas chaud.

Musée des Beaux arts. Récent, bien éclairé, vaste mais les œuvres ne me touchent pas. Peu d’art contemporain. La librairie est pratiquement vide, quelques affiches vieilles.

Sous une sorte de préau, dans la cour, un spectacle d’école d’enfants devant les parents qui ont fait des gâteaux.

Nathalie est rentrée avant.

Repas à «  la Bonita « . Les restaus nous tendent leur menus mais c’est toujours pareil : crevette ou poisson ou porc ou poulet-riz, haricots noirs. Elles se régalent avec des petits cafés bien forts. Moi, j’aspirerais à de bonnes sucreries, on ne propose que des flans au lait concentré puisqu’il n’y a pas de lait. Heureusement, Marie a rapporté des bonnes dattes d’Iran. La mère et la fille de la casa particular n’en avaient jamais mangé.

Grandes amatrices, elles adorent toutes les trois le café cubain.

 

Tout le monde se repose, j’irais bien continuer à errer mais je bouquine ( on a toutes emporté des livres sur Cuba ) en attendant ce soir. Nous avons pris des places pour le fameux opéra de Cuba ( 30 CUC ) . Miam. Je mets mon habit du dimanche. En fait, je ne vais rapporter que ce que j’aurai sur moi. J’ai prévu de tout laisser à Cuba. Ma valise est pleine de cosmétiques, vêtements d’été, crayons, feutre,cahiers, pansements, clefs USB. Donc, pantalon de printemps, chemisier bleu. A ce propos, beaucoup de succès auprès des vieilles dames avec mes cheveux bleus. On dirait qu’elles m’envient, qu’elles n’osent pas.

Tempête.

On dirait que les gens sortent à partir de la nuit ( 6 heures ), comme en Espagne. Dimanche, les magasins sont ouverts.

Opéra au centre de la Havane, qui s’appelle depuis peu, Alicia Alonso.

Pas cher. Difficile de dire si les spectateurs sont de riches cubains ou des touristes. En tous cas, ils ne sont pas aussi habillés qu’en France.

Alicia Alonso avait fait allégeance à Fidel et, en échange, elle était la caution de la qualité culturelle de Cuba.

Performances des danseurs, des vrilles incroyables qui me font plus penser à du sport qu’à de la danse. Leur en-dehors n’est pas comme en danse classique traditionnel.

Mais c’est trop kitch à mon goût, on se croirait plus au Châtelet dans une opérette avec le décor et les costumes. Le danseur étoile dans un collant brillant, moule-fesses, moule-bite, on dirait Hervé en cycliste.

Je ne veux pas gâcher leur plaisir, elles adorent et sont sous le charme. Toute la salle d’ailleurs. Ils ovationnent les danseurs comme au foot ou à la corrida. Bon, en tous cas, j’apprécie que, à la différence de la France, dans un ballet classique, les danseurs ne sont pas blancs mais métis ou noirs. Millepieds s’est fait viré pour avoir embauché aussi des noires pour «  Le lac des cygnes « .

 

Repas sans faim chez « Abel « . Très bruyant. Toujours pareil.

 

Je dois être pas marrante : je n’aime pas raconter mes nuits, ça m’appartient, surtout quand on est un groupe. Et le matin, elles racontent toutes les trois, si elles ont dormi, un peu, longtemps, comment, si elles se sont levées, avant 6 heures, si elles se sont recouchées, si elles ont lu un chapitre. J’en suis incapable. Ça m’effraie, ça m’appartient, ça n’intéresse que moi. Je vais faire un effort mais tous les matins : Bonjour, as-tu bien dormi?Je ne pourrai jamais toutes les nuits restantes.

 

Et puis les repas aussi. J’aime en voyage, manger un bon coup le matin pour vivre, découvrir, m’étonner et le soir, manger un repas du pays. J’ai le sentiment qu’on mange souvent ou que, en tous cas, les repas prennent une grande place sur notre précieux temps qui est limité. En voyage, je crois que je me nourris de ce que je vois et je sens.

Zut de zut ! Les délicieux jus de tamarin, ananas, goyave du matin font grimper ma glycémie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 15

 

 

 

 

On part à midi pour Cenfuego, Les filles vont sans doute au musée, je m’occupe ce matin de ma carte d’identité, je crains d’être coincée à la douane bien que j’ai mon passeport. Ça me tracasse, allez, je consacre cette matinée à la recherche de mon argent et mes papiers perdus, je tire de l’argent et après, j’essaie de m’en ficher pour profiter ; mon temps à Cuba est compté, je défriche et un jour, je reviens plus longuement.

 

8 h 30, Alliance française :

_ On est une école, on ne peut rien pour vous si vous n’avez plus vos papiers

_ Vous n’êtes pas l’Alliance française ?

_ Si, mais c’est une école, on ne peut rien vous dire, allez à l’Ambassade, c’est loin, après la plage, calle 14.

 

Un flic :

_ Oh vous ne retrouverez pas votre porte-monnaie, si vous avez votre passeport, vous pourrez rentrer.

 

Un cubain :

_ Si vous allez à l’ambassade, vous en avez pour deux jours, ils vont vous envoyer au service d’Immigration. Porter plainte ? Ici, tout le monde a ses empreintes digitales, personne ne peut rien faire avec votre carte d’identité

Porter plainte ? Vous voulez retrouver votre argent ?

 

Bon, je ferai mieux de prendre des cours de Salsa au lieu de perdre mon temps.

 

C’est vraiment bien de commencer la journée avec plein de jus de fruits mais ma glycémie grimpe. Ce matin, la mère était embêtée que je boive de l’eau du robinet, pourtant j’en bois depuis le début et ça va. Je pense à l’Afrique où il ne m’est rien arrivé, c’est un mythe cette histoire d’eau impotable pour nous, fragiles petites choses occidentales ?

 

Partout «  Feliz 59 anniversarios ( alors qu’en Espagne, on dit cumpleanos ), triumpho ( triunfo ) de la Revolucion « 

 

Banque.

A peu près 1 heure de queue ( sans doute pour ça qu’on dit dans les guides d’apporter du liquide ). Un vigile nous fait entrer un à un pour… faire la queue assis à l’intérieur. Les gens viennent changer des gros sacs de CUP en CUC, ils semblent résignés, anesthésiés.On se croit dans un décor 1950 ; il fait moite, il y a des appareils de clim’ mais ne marchent pas. On me fait signe depuis un guichet au bout de 20 minutes, on me fait rasseoir, certains passent avant, ne font pas la queue dehors. Devant mon air interloqué ma voisine, une jeune femme, me sourit et hausse les épaules : « Es  Cuba ! « Tout le monde a l’air triste, soumis, passif.

On m’avait dit Cuba, la danse, la joie, le soleil… Ce n’est pas pour dire systématiquement le contraire mais je ne vois que des sortes de prisonniers tristes… Question : les Cubains ont ils une vie intérieure heureuse et riche ?

 

Je m’habitue aux belles voitures américaines.

 

Je rentre par l’intérieur rue San Rafael, la chaussée est défoncée, les magasins sont éteints et presque vides 1950. Des fast foods avec des sandwichs à la viande reconstituée. Rien ne fait envie. Pâtisserie très grande, style soviétique, je croque dans une sorte de mille-feuilles collant que je jette. Une grande place, personne ne se parle, tout le monde sur son portable. Internet est seulement sur les places publiques et dans les grands hôtels. S’évadent-ils sur Internet ? Ils ne font pas de jeux puisque c’est cher. Découvrent ils le vaste monde ?

 

Quartier San Rafael, Italia, Bolivar, beaucoup de boutiques. Un grand supermarché lugubre, style soviétique, je ne comprends même pas ce qui s’y vend. Tout le monde fait la queue avec des tickets aux Panaderias. Parce que c’est lundi . Pourtant le pain fait la colle. Comment peuvent ils le garder ?

 

Question : avec 25 CUC de salaire ou 10 CUC de retraite, comment font-ils pour avoir un portable ?

 

Fonds musical permanent dans les rues mais pas que de la salsa, il y a aussi des trucs sucrés style Julio.

 

Pas de pubs, c’est génial, mais des images du Che comme les images pieuses des pays bigots. Ils n’ont pas l’air d’y faire gaffe.

 

Beaucoup de gens en surpoids. Ça me met à l’aise.

 

On se retrouve pour partir à Cienfuego. Voyage en voiture chinoise 2 heures. Le taxi prend une contravention de 1 CUC pour téléphone au volant. On propose de la payer mais il refuse. Le milieu de l’autoroute semble entretenu, les arbustes sont taillés. Le chauffeur traverse allégrement deux fois pour tourner, il ne connaît pas le chemin et c’est mal indiqué. Les indications sont quasi inexistantes. Uniquement : «  Viva la Revolucion «  «ou «  La patria o la muerte « 

 

Musique fort dans la voiture, on ne peut pas discuter.

 

Cienfuego, joli village ( qui change de la Havane qui grouille, qui sent l’essence et qui est délabrée ), crée par un bordelais, seul architecte français de Cuba. Bizarrement, je retrouve le style espagnol de La Havane. Les portes et fenêtres ont aussi des grilles.

 

La maison est pimpante, kitchounette avec des fleurs en plastique, des couvre-lits roses avec un cœur.

Avec Pascale, visite autour de la grande place José Marti, l’église, le musée, on monte sur la tour pour le panorama, un joli théâtre. Beaucoup d’artisanat, le même qu’à Cuba (chapeau de paille, colliers de graines, instruments de musique taillés dans le bois. Beaucoup de boutiques de peintres locaux. Nathalie nous rejoint en fin d’après-midi, elle s’achète un chapeau de paille, on visite l’église ouverte. J’achète des cigares puisque je suis à Cuba mais pour qui ? Je ne connais personne qui fume les gros cigares.

 

Le soir, repas délicieux, varié avec des jolis couverts en argent de fête chez nos logeurs. A une autre table, un monsieur seul, sinistre. Marie: » Je vois ce qui m’est réservé pendant mon voyage « . Les trois rombières de la consoler : «  T’inquiète, ma pupuce, on va venir te voir quand tu seras en Colombie. Et puis on viendra aussi en Équateur… « 

Je bois toujours l’eau du robinet, il ne m’arrive rien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 16

 

 

 

Délicieux petit déj’. Nathalie n’a toujours pas de thé.

 

Il est question d’un joli jardin botanique Soledad que nous ne trouvons pas avec Pascale,vraiment désolée je le réserve pour mon prochain voyage à Cuba.

 

Promenade en «  calèche «  au grand cimetière avec Pascale. Nathalie et Marie se reposent mère-fille. Sortie banlieue de la ville. On distingue bien géographiquement les blocs et l’endroit où est le référent.

Partie du cimetière pour les riches, pour les pauvres.

 

HLM 1960 aux murs noircis, balançoires dégradées, jamais réparées qui ont dû être le summum de la modernité. Le cocher de la calèche vient nous chercher dans le cimetière.

 

Pas assez de temps. Voyage trop court. Je voudrais m’approcher de Guantanamo même si on ne voit rien.

 

L’après-midi, on part toutes les quatre à nouveau en calèche ( cheval efflanqué ) , restau lugubre à la soviétique, pas bon, visite du » Palacio real « ; Visite des villas mafia américaines autour.

 

Taxi, les fenêtres sont noires. Pourquoi ?

A toute allure pour Trinidad. On aura donc vu les trois villes de Cuba retapées par l’UNESCO

 

Le Che partout. La plupart des cubains sont nés après la Révolution. C’est comme les pays bigots qui ont des sacrés-coeurs de Jésus partout et personne n’y fait attention.

 

 

Trinidad, très charmant.

Appart’ bien agréable avec patio et roof.

 

Sur nos lits, des serviettes de toilette en forme de cygne comme en Turquie

, le Monsieur m’apprend à le faire. Toujours goût kitch, eau de rose

Temps maussade, seules touristes au monde à avoir eu mauvais temps à Cuba.

Très jolie Trinidad, rues pavées,

Mon hydrolat de basilic me manque, en plus, ce serait génial pour Marie qui avait des troubles digestifs hier

On boit des cocktails. On mange de la langouste que Pascale qui a l’habitude en Bretagne trouve mal préparée . Sinon, c’est toujours les mêmes menus : riz, haricots noirs, poulet.

 

Le toit de la maison est mon domaine. Je lis, j’écris, je discute avec un chien et des poules dans une courette sombre ( cachés ? c’est interdit d’en posséder si on n’est pas paysan, pourtant j’en ai vu à la Havane ), je donne du pain au chien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 17

 

 

 

 

Moustiques qui tournent la nuit. Mouches qui rappliquent sur ma lampe frontale. Pascale ne se plaint pas de mes ronflements, elle est de bonne composition . Froid. Linge qui ne sèche pas.

Délicieux petit déjeuner dans le patio préparé par le Monsieur mais je ne retrouve pas les bons jus de fruits du premier RBNB ( merci pour ma glycémie qui a baissée ) . Toujours as de thé pour Nathalie.

Nathalie a la tourista ; Marie a des piqûres de moustiques. Elles se reposent ce matin.

 

Pascale et moi déambulons. Rencontre avec une fête des quinze ans qui se fait photographier en petite mariée.

Jolies façades, rues pavées, creusées au milieu pour l’écoulement d’eau ; on se mouille les pieds souvent.
On rentre à 10 heures trente. Après, c’est la horde de touristes. Plein, plein de petits marchands mais il faut vraiment se balader tôt.

Ici aussi, grande place où les gens se connectent, sans se parler.

 

Sur le toit, où je bouquine, j’ai, à plusieurs reprises, la visite d’une voisine qui vient bidouiller le tank d’eau ( qui doit être commun ? ) qui fuit en permanence et qui, parfois se vide d’un coup, inondant l’escalier.

 

En Europe, toute la peinture artistique jusqu’à la fin du vingtième siècle, on a peint des scènes de Jésus qui représentaient allégoriquement autre chose. Ici, c’est Fidel, le Che et José Marti.

 

Avec Pascale, on passe devant les fenêtres ouvertes d’une école, la maîtresse nous fait signe d’entrer, nous explique le programme, nous montre les cahiers, les livres ( tout vieux ), nous dit de prendre des photos. Puis, elle nous demande de l’argent pour réparer le toit… D’accord, ils ne sont pas analphabètes comme en Jamaïque ou en Haïti mais question éducation, c’est le gavage d’oie Fidel-Raoul-Che- Marti-Revolucion.

 

Quelques allées-retours à la casa pour voir si Nathalie va mieux. Dur-dur de quitter sa fifille si longtemps, elle ne va pas mieux.

On se repère aisément à Trinidad, tout ramène à l’église. Plus on s’éloigne du centre, plus les maisons sont pauvres, très pauvres.

 

Biscuits café avec Pascale, il n’y a que des touristes.

 

On rentre à la casa , on ressort avec Marie. Téléphone, carte bancaire, glaces ( à l’eau, pas terribles ), musée, tour. Achat de pâtes et riz pour manger à la casa avec Nathalie

 

On sait distinguer les quartiers maintenant. Plus on s’éloigne du centre, plus c’est pauvre.

Linge encore mouillé sur la terrasse depuis ce matin.

Musique en permanence, des groupes et des CD. Salsa mais aussi musique sucrée love-love.

 

Il y a beaucoup de salons de massage, à la Havane aussi. On essaie celui en face de chez nous. Nous sommes toutes enchantées. Surprise, il me détecte coliques néphrétique en me massant les pieds : pansa, pansa.

 

On avait acheté des pâtes pour rester avec Nathalie mais pas de casseroles, pas de feu, pas de gaz, cuisine déguisée en cuisine intégrée équipée

 

Le soir, Marie, Pascale et moi allons au restau italien recommandé par le Monsieur du RBNB mais trop longue queue. On va en face, il n’y a personne, et on mange des pâtes bouillies avec de la sauce tomate sucrée et du gruyère en plastique et on comprend pourquoi il n’y a personne.

 

L’huile essentielle semble bien marcher, on est moins piqué, elle éloigne les moustiques mais c’est casse pied de les entendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 18

 

 

 

Pas beau. Un peu frais. Va t’on pouvoir se baigner à Cuba ?

Le monsieur a mis la table du petit déj’ dehors mais je rentre tout il fait froid, on ferme même la porte. Il reste parler pendant qu’on déjeune. Au bout d’un moment, on aborde les élections, Raoul. «  no sé « , «  no sé «  et il sort. On ne sera jamais arrivé à discuter plus avant avec un cubain. J’ai envie d’essayer avec le masseur.

 

Quartier libre.

Au bout de l’avenue Bolivar, la rue devient de plus en plus populaire, plus d’artisanat pour touristes les maisons très pauvres, abîmées. Des coiffeurs dans les courettes comme en Afrique. Par la porte ouverte, on voit des intérieurs sombres, enfumés. Musique qui sort des maisons. On dirait des incendies qui sortent des maisons, personne ne s’inquiète, peut-être des chauffages. Au milieu des rues pavées, des ruisseaux. Au bout de l’avenue, une fête foraine avec beaucoup de monde. Comment peuvent-ils payer ces jeux à leurs enfants ?

Dédale de rues, petites maisons ; On distingue l’intérieur sombre ( à cause de la chaleur ? ), sommaire, vide.

 

Je cherche des tee shirts Che pour mes petits. Ils sont tous en synthétiques mauvaise qualité.

 

Musée de l’architecture.

Plage en taxi-voiture américaine. Dans la journée, il f
ait 27 degrés, l’eau est bonne, je ne fais pas trop de manières pour entrer dans l’eau . Retour en taxi, radio très forte en permanence. Est ce que c’est une obligation : ne pas avoir de contacts avec les étranger Ou alors couvrir nos voix si on parle politique ? On cherche à parler, les chauffeurs, pas.

 

San José toujours plein, on va un peu plus loin. De toutes façons, les menus sont strictement les mêmes dans les restaus, jamais de dessert à part les flans au lait concentré.

 

En déambulant dans Trinidad, on finit toujours par se retrouver sur les marches près de l’église où tout le monde fait marcher Internet.

 

Vu deux salles de Salsa, n’arrive pas à les retrouver ni l’une ni l’autre.

Quelques églises évangéliques avec des réunions. Des lieux de culte dans les maisons aussi. Ils chantent beaucoup.

 

Chez les coiffeurs, on voit toujours la même coupe pour les jeunes gens. Sur les marches de la place, je reconnais un couple de garçons que j’avais vu chez un coiffeur. Mais l’homosexualité n’existe pas à Cuba !!! Dans les deux romans que je viens de lire, il y a des problèmes de filiation incestueuse. Je ppense à la chanson «  shame and scandal in the family «  qui se passe à Trinidad.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 19

 

 

Nuit glaciale. Le soleil vient.

 

Balade en taxi ( avec aussi Nathalie qui va mieux ) autour de Trinidad pour voir les moulins. Dommage, désaffecté. Je pensais qu’on nous donnerai une canne à sucre en souvenir.On visit la Manaca Iznaca avec des tissus de broderie qui volent au vent en vente tout autour. Retour vers midi. Trop court.

 

Les rues pavées se transforment en rivière tôt le matin et le soir. Au milieu des rues, on marche dans l’eau.

 

Re-balade dans Trinidad dans l’après midi. Beau soleil, léger sac à dos, je suis la reine du monde, je pourrais retourner chez moi à pied !

 

Le soir, restau très beau deuxième repas délicieux après celui de la famille à Cenfuegos.

Bon, demain, je renonce à prendre des cours ( j’aurais bien eu le temps à Trinidad ! ) mais au moins, je veux voir des gens danser !

 

Psychodrame mère-fille. Qui est la plus malade du départ de l’autre. Je n’avais pas mesuré. Ça risque d’être craignos le départ ? Elles vont s’écrouler toutes les deux ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 20

 

 

 

 

On petit déjeune toujours à l’intérieur car il ne fait pas chaud. Le taulier me dit que c’est la semaine de la culture à Trinidad et pour cela, me montre des vidéos de son fils à la fête foraine. ????

Le matin, je lui donne des trucs pour sa femme et pour son fils, il est ravi. Je n’ai presque plus rien à donner, je me suis délestée.

 

Sur le toit.

Le matin, visite d’une dame qui vient vérifier l’état du tank. Puis quelqu’un vient pour la désinfection. Je comprends que les fumées que l’on voit sortir des maisons ne sont pas des incendies . Contre les puces ? Contre les moustiques ? Contre les rats ? Elle ne répond pas.

 

Bureau de change. Rencontre et discussion avec une Madame Sans Gêne française, jeune, qui voyage en vélo, que je ramène pour d’éventuels tuyaux pour Marie ( même si ce n’est pas le même genre). Discussion avec Nathalie, Marie se balade.

 

Après midi, plage. Eau délicieuse. Nathalie frustrée ? Auto flagellation de tristesse ?

 

Je retrouve une des salles de salsa, je me décide enfin… c’est fermé.

Tout Trinidad est à la fête, place du téléphone. Foule. Endimanchement. Musiques +++ mélangées. Je mange des beignets de maïs et de la pina colada sans rhum, très peu cher en CUP. Enfin, je manipule des CUP  au bout d’une semaine ! Je pensais ne jamais y arriver.

Je repasse sur les marches où tout le monde se connecte. Les filles sont allées dans un restau, moi, j’en ai marre du poulet, riz, haricots noirs que j’ai trouvé pittoresque le 1er jour, le 2ième, le 3ième… mais j’en ai marre.

On se retrouve sur les marches. Des groupes passent à la Casa de la Musica. Peu de danseurs. Peut être faut il rester plus tard.

 

On devait rentrer plus tôt à la Havane pour en profiter ( Trinidad, c’est bon en long, en large et en travers ), Nathalie se ralliant à la majorité. C’est Pascale qui a saisi que Nathalie avait envie de rester pour profiter encore-un-petit-peu de sa fifille. Je n’avais pas réalisé avec mon cœur de pierre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 21

 

 

 

 

On retourne à la Havane, pour être sur place pour le départ. Dernière visite au top roof, mon domaine, adieu au chien famélique, aux poules. Le monsieur du RBNB nous offre des colliers de graines.

 

Marie reste encore une quinzaine de jours à Cuba. Adieux infinis mère-fille.

 

Taxi-musique ; on ne peut pas discuter. Pas de signalisation. Pas de directions indiquées, parfois, il se trompe et rebrousse chemin.

 

La Havane.

Apart’ dans la Habana vieja, parque Cristo, toujours avec des grilles à la porte et aux fenêtres. Escaliers aux marches très hautes toujours. La dame insiste sur la sécurité du lieu alors que ça ne nous a jamais spécialement inquiétées. Nous partageons toujours la même chambre avec Pascale, j’espère qu’elle n’a pas trop souffert de mes ronflements ni de ma lumière.

 

 

On passe dans des endroits déjà connus. On mange à nouveau à «  l’arnaqueur «  en ne le reconnaissant qu’au dernier moment. On n’a pas le sens de l’orientation, d’ailleurs, c’est sur la même place que l’appart’ !!!On n’avait pas réalisé. Petite galerie d’art contemporain à côté du restau, marrante avec un jeune peintre sympa.

 

Nuit hyper bruyante. Ont-ils la notion légale de «  tapage nocturne «? Musique plus forte que jamais, cris, hurlements ( le rhum ? )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 22

 

 

La dame demande qu’on vante son appart’ de bouche à oreilles, qu’elle fait de bons flans. Elle nous donne la recette du flan avec force détails, nous explique que c’est une spécialité cubaine. On se retient de rire. Je mets dans mon sac, discrètement, pour les chats, la viande reconstituée des hamburgers du matin. Pas de thé pour Nathalie bien sûr.

Après cette nuit bruyante qui, selon elle, n’a rien d’exceptionnelle, elle insiste sur l’hyper sécurisation de sa maison ( même les grilles de la fenêtre située au quatrième ont un gros cadenas ).

 

 

De la haut, je vois les écoliers en uniforme, se rassembler pour l’heure de l’école.

 

Par acquis de conscience, avant le départ, je vais au service d’Immigration.Les écoliers ont été remplacés par des gens qui font du taï chi.

Je me re-balade avec émotion car je reconnais, je prends des marques pour quand je reviendrai. Je suis archi-habituée aux beaux taxis américains, aux maisons détruites comme après un bombardement. Il fait beau. Je passe par derrière le Malecon ouvert maintenant à la circulation.

 

Bureau de l’Immigration près des beaux quartiers. C’est kafkaïen. Debout. Assise. De bureau en bureau. Difficile de cerner pourquoi on me dit d’attendre ou de venir ou de me lever. Tout ça pour qu’une femme me dise que je n’aurai pas de problème à la douane et que personne ne pourra utiliser ma CI et qu’on n’a pas retrouvé mes papiers. Je le savais déjà mais ça m’a fait voir ce service grouillant de gens. Certains ont l’air installés là pour la journée avec pique nique. M’a t on fait passer plus vite comme touriste ?

 

On voulait visiter la tour, je m’en approche ; elle est fermée me disent des gens. On peut avoir une vue de la ville depuis l’hôtel Nacional.

 

On doit se retrouver sur le Malecon. Pascale et Nathalie viennent de la vieille ville, je viens de l’hôpital, on se croise Je repasse devant l’hôpital qui fait asile. Devant, grouillent beaucoup de gens avec cannes ou déambulateurs.

Beaucoup de pêcheurs, je ne comprends pas le nom des poissons qu’ils pêchent. On décide d’aller visiter la Manufacture de cigares derrière l’opéra :Fermée. Nathalie n’est pas blasée des voitures, elle fait plein de photos. On prend un pot dans un grand hôtel, plus de pina colada.

Déjeuner à «  Floradinita «  de Hemingway, déco d’époque, pas très fin, langouste à touristes. Plein de monde.

 

Fin de journée, fin de Cuba. Au revoir Cuba, à plus tard, plus longuement.

Taxi. A l’aéroport, on part avec une heure de retard comme à l’aller. L’explication, c’est que des gens fumaient dans l’avion et que la police a dû intervenir.

 

 

Nuit agitée. L’appareil à films marche mal. Il y a des perturbations. Je vomis. Les hôtesses viennent me voir de temps en temps, me donnent un verre d’eau et des bonbons à la menthe inefficaces, mon voisin est complaisant, je le dérange à plusieurs reprises pour aller vomir. Je suis toute faible quand on arrive.

 

Petit café à l’aéroport avant de se séparer. Gag, ils n’ont pas de thé noir, tout simple pour Nathalie !!

Pascale, la veinarde, a pu, pendant le voyage discuter avec un cubain qui revient de temps en temps voir son fils et apporter ce qu’il peut. Moi , je l’aurais cuisiné la nuit ! Temps pis !

Prochaine fois !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 novembre 2023

Sans nom 1CHAMBRANLE

 

UN VRAI CONTE DE FÉE

 

 

L’âge venant, elle s’était sédentarisée ; Elle vivait maintenant, non loin des GRISARDS, tout près des NUAGES, tout en haut d’une COLLINE dans une jolie PETIOTE maisonnette bizarroïde sur PILOTIS qu’elle avait construite en GALETS et en SABLE de ses blanches mains avec une simple TRUELLE, de toute sa FORCE et de tout son GÉNIE. Le VITRAGE lui avait paru trop difficile à poser avec des CROISÉES qui risquaient de mal jointer et de s’ouvrir les jours de TEMPÊTE alors … il n’y avait pas de fenêtres ; elle avait conçu une sorte de PÉRISCOPE pour guetter les éventuels VISITEURS qui monteraient le long des rues étroites. Et, non sans un certain PANACHE, une GIROUETTE GÉANTE surplombait le tout. Bon, ce n’était pas un de ces CHÂTEAUX raffinés, mais ce n’était pas non plus le TIPI de base dans lequel elle avait vécu jusqu’alors. Et puis, c’était sa maison. Elle était bien, en tous cas, loin de la POUDRIÈRE des grandes villes. Elle ne voulait personne. Peinarde.

 

A l’intérieur, c’était aussi rudimentaire : tout juste si elle ne frottait pas deux SILEX pour avoir du feu ! Non, en vrai, elle avait une gazinière avec une BONBONNE de gaz, tout le confort moderne. Dans la pièce COMMUNE ( je rigole, en fait, il n’y avait qu’une pièce ), peu de choses :

_ un COFFRE pour tout mettre ( casseroles, vêtements, papiers importants, divers gri-gris, eau de lavande ) avec plein de RAINURES et de gribouillis dessinés par ses blanches mains. Il servait de lit, de table, de bureau pour écrire, dessiner, de tout ce qu’on voulait, enfin de tout ce qu’elle voulait.

_ au beau milieu de la pièce... un BERCEAU ( L’ESPOIR de… un jour improbable… l’horloge biologique... tout ça… )

_ et puis pour la communication, un petit ordi. Des COURRIELS  secs et sans façons, sans VERBIAGES, sans RADOTAGES et basta ! C’était ça, sa LIGNE de conduite.

 

Dehors, c’était la forêt vierge, nul besoin de TONDEUSE ; dans un petit GARDENET où elle ne cultivait rien, aucune PLANTE, juste un peu d’ OSEILLE pour l’omelette et de MELILOT pour les abeilles, vivaient ses dix chiens : il y avait SABURRE , POURCHEUW, VENTARD, EPEUTNARD, EPINOCHE, BLOON, GATIAUX, PICHTEE, ALLIGOT et GARNOULE, toutes de braves bêtes qui vivaient leur vie collective en s’amusant et qu’elle commandait au SIFFLET. En contrebas, coulait la MARONNE avec son ferry qui partait chaque matin et revenait chaque soir. Et sa vie aussi coulait, bien douce, bien seule et bien tranquille. Comprenez bien : elle ne souhaitait nullement s’encombrer d’un CHARLOT qui marcherait dans son SILLAGE, elle avait encore moins envie d’un mâle DOMINANT qui lui gâcherait sa quiétude.

 

C’est un peu BÉBÊTE mais, vous devez le savoir, parfois, deux-trois ARPÈGES et, hop !, la pièce chambre-salon-salle-de-bain-cuisine-salle-à-manger-boudoir se transformait IMPROMPTU en CABARET et c’était GUINCHE à gogo . Souvent avec des BIGOUDIS sur la tête ( et alors ? c’est INTERDIT peut-être ?), elle se prenait pour une TSIGANE. Seulement des danses UNISEXES. Oui, seule. Mais un SENTIMENT d’urgence la taraudait.

 

Alors, un beau jour, elle se décida ; elle décida de faire cesser ses MAUX, elle partit à la grande FOIRE voisine, pas en VOITURE ( elle n’en avait pas à cause des rues étroites), elle prit le FERRY pour passer la Maronne. Elle avait en tête une REQUÊTE, une seule: se trouver n’importe quel LAMPISTE sans grade ni MATRICULE ni TOCANTE Rollex-machin, trouver un jeune TAURILLON susceptible de pallier le vide du BERCEAU.

Ce fut aux autos-tampons, au son d’une FANFARE qu’elle en elle en rencontra quelques uns, les convia tel jour, telle heure, chez elle, là-haut pour une petite VISITE, une sorte d’entretien d’ EMBAUCHE en CDD avec DÉFENSE de se taper l’incrust . Lors de l’ ARRIVAGE de tous les CHARLOTS, un ROUTIER, un VOYOU, un petit RAMONEUR, des OMBRES, des LUNAIRES son choix se porta rapidement sur un ENSEIGNANT en arts plastiques, bien mignon, bien sympa et puis… ce joli SOURIRE !… qui lui fit quelques jolies TOILES de sa maison. Elle apprécia. Il se nommait TINTEUW , il n’était pas d’ici ( c’était un atout pour elle ).

Ils dessinèrent sur le coffre, ils jouèrent avec les chiens, ils dansèrent la SALSA.

 

«  Veux-tu faire un GOSSE ? «  lui proposa-t-elle tout-de-go.

 

Il accepta.

 

«  Quel bel ALTRUISME ! «  songea-t-elle. «  Ce n’est pas une FARCE ? «  insista-elle

 

Alors, ils firent TANDEM toute l’après-midi.

 

«  Ce mec là, il est pas BIDON, dis donc ! « 

 

Elle le remercia bien. Elle lui offrit un VERRE d’une horrible BIBINE qu’elle avait fabriqué de ses blanches mains. Elle l’aida à se rhabiller, gentiment, elle lui refit ses LACETS

 

Lui était bien content, il tourna les TALONS, sortit dans la RUE pour regagner son village afin commencer à peindre de magnifiques illustrations pour des albums-jeunesse. Oui, il pensait déjà à peindre des LIVRES d’ IMAGES pour le GAMIN, il s’en réjouissait.

 

«  Enfin seule dit-elle « 

23 novembre 2023

BROUILLARD CORDE

Ma copine Gisèle, m'avait raconté sa vie, un peu, avant.

J'écoutais, très intéressée. Je savais déjà tout: la ferme, l'école religieuse, les péchés, les cancans du village, le joug du patriarcat, les manières, les filles qui balaient, pas les garçons. On m’avait raconté ça dans des livres. Mais là, c'était en vrai.

Elle évoquait aussi, en vibrant à nouveau, ce merveilleux sentiment de libération quand elle avait entamé ses études d'infirmière à la ville, à Valence; le cinéma, les copines délurées, le Coca, les chaussures fines, les sandwiches, les mains propres… Bien sûr, en congé, elle se devait de rentrer à la ferme, d'écouter les histoires de la guerre (14- 18 : il avait toujours été vieux, son père... ). De lui servir la soupe, à son père, de lui laver ses bleus. Et aussi de traire, ramasser les haricots verts, les framboises, les carottes, donner l'herbe aux lapins, éplucher pour la soupe, pour les conserves, les confitures... Il fallait bien rendre service, ses parents payaient sa chambre, ses études mais elle rêvait d'un avenir qui serait tout autre. Loin de la boue, des poules, de la messe, du fumier, de la cheminée qui fumait et ne chauffait pas, du chien qui aboyait tout le temps... Elle appréciait d'apprendre un métier pour être libre plus tard, les magasins, les rues animées, une autre vie, les jupes-culottes, le temps pour rêvasser si on veut, les copains, tout... Les copains...

Les copains... Un jour, elle rencontra Mohamed. Il était adorable, gentil. Il travaillait. Il lui offrait une grenadine. Elle s'empressa de le servir. Comme elle aurait servi son père.

Son diplôme obtenu, ils se marièrent. Pas à l'église, (il s'en fichait bien, Mohamed, de la religion). Les parents tiquèrent un peu malgré le plaisir de la savoir heureuse et sortie d'affaire.

Elle avait donc un salaire. Mohamed arrêta de travailler.

Au premier enfant, Mohamed fit venir sa vieille mère de Tunisie. Fallait bien quelqu'un pour s'occuper du petit Mohamed.

Pour la deuxième grossesse, elle aurait bien aimé ou Johnny ou Sylvie. Mais elle comprit qu'elle ne discuterait pas des prénoms. Mohamed était trop content de donner un prénom de son pays.

_ Travaille tranquille, travaille ! Tu t'occupes pas. Ma mère, elle est là.

Au troisième, Mohamed lui demanda de faire les nuits à l’hôpital. Ça rapportait plus. Et, les enfants, ça coûte.

Une fois par an, l'été, ils allaient en Tunisie, au village, pour montrer les enfants à la famille. Non ! pas Gisèle : c'était cher les billets d'avion. L'été, elle restait travailler en intérim. Fallait économiser si on voulait faire construire au bled.

En rentrant de vacances, Mohamed lui annonça un jour que son pauvre frère n'avait pas de travail. Qu'il n'arrivait pas à élever ses enfants. Ses propres neveux à lui, Mohamed. Par conséquent, il avait été décidé qu'ils viendraient en France pour s'instruire. Sa mère était d'accord, ils iraient tous à l'école, à la cantine, en centre aéré... Mais les formalités pour élever des enfants étrangers dans un foyer français étaient rédhibitoires. Gisèle en tomba d’accord. Les trois neveux furent donc très légalement adoptés.

 

_ Les trois enfants du beau-frère, tu ne les avais jamais vus auparavant ?

Et puis, Mohamed, la belle mère, tes enfants…Ça faisait beaucoup de monde, non?

_ Oh, tu sais, je travaillais la nuit. La journée, je dormais!

_ Gisèle, tu les as allaités tes enfants ?

_ A vrai dire, je sais plus. Non, j'ai jamais su. Je ne me souviens pas... Je ne crois pas...

_ Les premières dents, les premiers pas, les premiers émois, les résultats scolaires, les...

_ Mais, je te dis, y'avait ma belle mère ! Et puis, mon mari, il me disait tout le temps : « Travaille, travaille ! Tu es tranquille, ma mère, elle s'occupe du ménage ! De tout ! »

Et Gisèle me racontait. Et tout ça me passionnait. Les enfants avaient grandi quand je l'ai connue. À la retraite, elle m'a invitée chez elle. Ou peut-être me suis-je imposée. J'avais tellement envie de comprendre, de voir de près.

Eh bien, voyez vous, j'ai déjeuné plusieurs fois avec Mohamed. Un homme charmant. Bon, il mettait pas trop la table. Il ne se levait pas trop pour débarrasser mais il parlait, il palabrait, il buvait du vin, il blaguait…

 

Et puis, Mohamed est mort. D'une maladie. De vieillesse peut-être.

L'enterrement eut lieu dans le petit village de la Drôme elle avait toujours vécu. Le cimetière était bien rangé avec des tombes alignées le long d’allées bien droites. Dans un premier temps je ne vis que des femmes : Gisèle, entourée de ses filles, de ses petites filles, de voisines, d’anciennes collègues. Que des femmes.

Ses fils utérins ou adoptés (allez savoir…) se tenaient à l’écart. Si bien que l'ami avec qui j'étais venue, Michel (qui connaissait un peu Gisèle) me dit ne pas trop se sentir à sa place. Il tenta de rejoindre les fils. J’insistai pour qu'il restât à mes côtés. Finalement il resta au milieu de toutes ces femmes. Chez nous, on fait comme ça. On est mélangés, et voilà!

Nous attendions. Les fils, un peu en retrait, et puis les femmes avec Michel. Nous attendions. Les croque-morts attendaient eux aussi. Je rigolais (intérieurement s'entend) : le maître de cérémonie était Une maîtresse de cérémonie. Une dame en gris avec une jupe serrée. Ah, on avançait, on avançait dans mon beau pays évolué. Les femmes aussi pouvaient être croque-morts. On s'impatientait, piquées là, debout. Le trou était creusé. Tout était prêt.

Tout à coup, du fond de l'horizon, sorties d’un nuage de poussière mêlé de brouillard, une, deux, trois voitures, rutilantes, véloces, énormes, (des BMW me dira-t-on plus tard ), foncèrent droit sur nous. Elles stoppèrent avant de nous écraser. Si, si, c'était effrayant. J'étais plongée dans un thriller. Des hommes en costumes noirs, lunettes noires, barbe noire, cheveux noirs, chaussures noires apparurent. Sans dire bonjour à personne, même à Gisèle, nerveux et fermés, ils rejoignirent les fils.

La croque-mort s'avança pour initier la cérémonie. L'un d'eux la poussa. La poussa! Il la poussa tandis que les autres se saisissaient des pelles et des pioches posées . Ils creusaient un autre trou au milieu de l'allée ! (pour tourner la tête de Mohamed vers la Mecque, sans doute). Ils creusaient sans explication, fébrilement. La croque-mort, interloquée, incrédule, regardait. Les autres femmes se regardaient entre elles et interrogeaient Gisèle du regard.

Pour le reste, je ne peux témoigner de rien, je n'ai rien vu. Les hommes s’étaient plantés devant nous en ronde serrée. On ne voyait plus rien. Ils psalmodièrent, prièrent. La croque-mort, blême, restait interdite. Ça n'a pas duré longtemps, je crois. Nous, les femmes et Michel, on était embarrassés. L'une d'entre nous a chuchoté : " J'avais pris des fleurs, je fais quoi ? Un fils s'est retourné : " Tu peux mettre des fleurs. Un peu, mais pas trop, hein ! " Le même s'est retourné une fois encore et a dit à sa mère: " C'est bon. C'est fait. Vous pouvez y aller maintenant " A la femme du mort il a dit ça!

 

Gisèle n’a rien dit. À nous non plus elle n’a rien dit. Elle s'est avancée, nous avons suivi. Je ne sais pas si elle savait que l’enterrement de son mari prendrait cette tournure. Je ne sais pas si elle l’avait prévu. Je ne sais pas s’il elle l’avait cautionné. Commandité. Elle avait obtempéré en tout cas.

La mise en terre était accomplie. Par des mecs descendus en trombe de trois BMW. Y avait-il un imam parmi eux ( c’est vrai que au village et alentours, c’était improbable d’en trouver un)? Les croques-morts n'avaient servi à rien. Nous et Michel, on était choqués, déstabilisés. Les berlines sont reparties. Un polar, vous dis-je !

 

De temps à autres, je déjeune chez Gisèle. On mange du surgelé. Elle parle peu, elle ne palabre pas, elle ne blague pas. Une de ses filles, toxico, relève d'une tentative de suicide. Gisèle s’occupe donc de sa petite fille. Elle n'explique rien, elle semble imperméable. Je la harcèle avec des questions directes. Elle répond confusément, en baissant la tête :

_ Tu as été malheureuse ?

_ Oh, ben, je travaillais….

_ T’as pas envie de t’occuper de toi maintenant ?

_ ????

_ Tu préfères tes enfants adoptés ou tes utérins ?

_ Oh, tu sais je faisais pas de différences…

_ Et ta maison, là-bas ? Tu en profites ?

_ Ah, non ! J’y vais plus ! C’est trop compliqué ! On ne sait pas trop à qui elle appartient. Les djihadistes ont fait sauter la gendarmerie. La cousine de mon mari met le voile maintenant… Alors tu sais...

 

 

 

 

 

16 juin 2022

PAREIDOLIE DE LA MAGIE DE NOEL

 

 

   C'était bien, comme d'habitude, Noel, tous ensemble, en famille, les yeux brillants, la déco, le feu dans la cheminée, la bonne ambiance, les beaux cadeaux choisis avec soin... Alors, pour refléter tout ça,... j'ai eu envie d'écrire ces lignes

 

 Paréidolie de la magie de Noël

 

 

- Ah, un pull ! Comme celui que tu m'as offert l'an dernier ! Si, si j'aimais bien... Je ne sais plus ce que j'en ai fait mais... Ah, oui, il était plus clair... Oui, uni, c'est bien, ça va avec tout. Mais j'aime bien aussi… Ces motifs, c’est des… Ça représente des… ? Quoi ?

  _  Ah! oui, merci, ils sont trés bien ces sacs à dos, j'ai déjà eu un sac à dos comme ça à mon entrée en sixième. Bon, ça m'en fera deux, je pourrai changer...

  _ Oh une bougie... Oh comme elle sent bon...

- Oh, merci! Ça a dû te coûter bonbon, ce whisky,... C'est cool: Perso, moi, l'alcool, j'aime pas; l'alcool, j'en bois pas. Remarque, les invités qui boivent de l’alcool, j’aime pas non plus…

- Oh, très chouette ce porte-bûches, merci, vraiment...  Non, très chouette, vraiment… Ça irait très bien dans le salon. Si j'avais une cheminée... Enfin, faudrait faire des travaux, tout ça...

  _ Oh une jolie bougie parfumée...

- Un sécateur !... À garder précieusement ! Un jour, j'aurai un jardin ! C'est vrai : On ne sait jamais !On peut rêver, hein ?

- Des chocolats! Miam! Bon, au lait, j'aime pas trop mais ça ne fait rien, c'est de la grande marque...

  _ Ah une bougie parfumée...

- Ah! Je l'ai déjà lu... Oh, mais j'avais bien aimé !

- Ah! Je t’ai pris le même livre! Décidément, les grands esprits ...

  _ Si, si, j'adore ... Mais , moi, je fais du 42...

  _ Oui, j'ai pris deux mugs, tout pareils, j'espère au moins que la couleur te plait, je sais, c'est pas très personnalisé mais comme vous déjeunez ensemble

  _ Ah le Goncourt... C'est marrant l'effet que ça produit sur les gens, c'est le troisième qu'on m'offre

  _ Au patchouli... Non, à l'encens...

  _ Oui, on a plus rigolé l'année dernière... et puis cette année, il n'y a pas tout le monde .Enfin, ça fait rien...

  _ Oui, la buche, c'était autre chose que cette année... J'aurais préféré une pièce montée ... mais ça fait mariage... Je dois prendre mes désirs pour des réalités...

  _Un couteau électrique ... Je dois te dire franchement, j'aime pas, ça déchiquètte la viande, j'aime pas, c'est con...

  _ Si, il me va ... mais avec une fermeture éclair, j'aime pas trop...

  _ Tous ces papiers!... Pollution, gaspillage... Mets pas tout en meme temps, on va avoir un feu de damné...

  _ Des chocolats, des chocolats,bonjour les kilos, conformisme, en vérité je ne cours pas aprés...

_ Des gants! Bonne idée avec ce froid... Très jolis... un peu petits, tant pis ... Pas grave, ça va s'agrandir...! Ou rapetisser d'ailleurs... c'est vrai le cuir si on le lave... on verra bien...

  _ ... Parfumée aussi celle-ci ?

  _ Oh je me suis trompé de nom sur le paquet, non, c'est pour ton fils, remarque... si tu aimes... non, alors laisse le à ton fils...

_ Oh... C'est un... Une sorte de... Un… Ça ressemble à… Un… Enfin... J'aime bien, remarque...

  _ Bon, j'irai le changer, j'ai gardé le ticket, j'espère qu'ils voudront bien, j'ai gardé le ticket mais le papier d'emballage est tout déchiré...

_ Ah... je pourrai le voir quand je viendrai chez toi ! (Non, moi, je n'ai pas de lecteur DVD...)

  _ Ne sois pas bete! en le tirant un peu, ça ira très bien, tu ne le fermeras pas, c'est tout...

  _ ...Au patchouli, j'ai déjà, non ?

  _ J'avais demandé au Père Noel des billes et Il m'en a meme pas apporté! Trop nul le Père Noel!...

  _ Tu ,sais, franchement, un livre à un ado... Ils ne lisent que des mangas...

  _ Ce foulard, tu crois que c'est de la soie? de la vraie soie? On fait plus ça en france.Ca doit venir de Chine.. camelote quoi!

  _ Grande comme ça ? Un cierge ? Un cierge parfumé ? Ah non, pas parfumé...

- Si, si, j'adore, elles sont mignonnes mais, ces boucles, c'est pour les oreilles percées...

- C'est un paillasson? C'est ça ? Pour s'essuyer les pieds à l'entrée?Ah, non ? Tapis de salle de bains...Ah un saut de lit... Très bien, très bien…


- Elle est superbe cette plante ! Houla, on peut jouer à cache cache derrière... Comment je vais faire dans le train, dis donc?

  _ Bougie-bougie-bougie...

- Toute cette laine! Quelle splendeur ! Du mérinos, non ? Je ne sais pas tricoter ... mais j'apprendrai...

- Un livre de recettes... Oui, des belles photos... C'est vrai sur Internet ( parce que je vais toujours sur Internet, moi, pour les recettes, c'est plus pratique, tu ne salis pas  ), tu n'as pas toujours les photos... Oui, c'est mieux... Plus agréable...

  _ Tu sais, à mon age, on a tout, je n'ai besoin de rien, c'était pas la peine...

- C'est un contemporain, ce peintre ?...C'est grand , dis donc, je ne sais pas sur quel mur... J'ai pas bien la place... Si un jour je déménage pour plus grand...

  _ ...Et une...

- Oh le mignon petit briquet... je l'aurais utilisé tous les jours... Avant... Quand je fumais...

 

 


- Oui, bon, c'est un cataclysme, Noël !... On est habitué ... On serait même déçu si les cadeaux étaient bien ciblés... Ce ne serait plus Noël, on aurait du mal... Ce serait d'un chiant... Y aurait plus la magie de Noël!

 

 

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