J'Y GO D'AGNEAU
Ce matin, il devait être 5 heure 30, la chatte, qui était couchée à mes côtés, a eu un drôle de miaulement plaintif, elle s'est levée pour aller taper furieusement contre la vitre, comme je n'avais pas fermé les volets, on voyait un chat que je ne connaissais pas, qui se tenait benoîtement sur le rebord extérieur ; alors j'ai ouvert pour qu'elle cesse son gémissement et qu'elle s'explique avec ce nouveau venu plein d'aplomb. Le temps avait l'air pas mal, j'ai souri et j'ai appuyé sur la sonnerie du réveil inutile. J'ai pris une douche, je me suis habillée avec soin ( tout était prêt depuis longtemps) , j'ai bien déjeuné, j'ai révisé mon sac. Je n'ai pas vidé la cendre encore chaude du poêle. Je n'ai pas porté la poubelle. Je n'ai pas donné sa pâtée à la chatte. Je n'ai pas donné un coup de balai. J'ai rincé mon bol, c'est tout. Oui, le temps était pas mal. Le jardin frétillait. J'ai demandé de sa force et de son élégance au palmier . Ensuite, j'ai fait de gros bisous: pour de vrai, par téléphone, puis par mail. Je suis partie avec mon sac et mon chapeau vers le Sud . C"était facile, comme début. Il était 7 heures 30, il faisait 11 , c'était le premier jour du printemps. Et je gloussais, je gloussais.