PRISE AU JEU

Attention ! Attention ! René a mis la lumière ! ...

Le silence

Débordons  ...

      Mais comment font ils pour écrire un roman ? Comment s'y prennent ils pour inventer des personnages ? Des gens. Des vrais gens auxquels on s'attache, qu'on reconnait, qu'on aime, des petits bonhommes. Un pestacle, un grand pestacle. Avec une histoire. Intéressante. Passionnante. Palpitante.
Il était une fois ... Je sais pas, moi, comment ça commence  ! ...

      Moi, je serais la Dame avec un fume-cigarettes-pas-mauvaises-pour-la-santé et un chapeau extraordinaire qui m'irait comme un gant. Avec une voilette. Pas très grande. Juste pour le mystère. Y'aurait un méchant, un F M I, un C A C 40 ou un ELF ou TOTAL ou un kalachnikoff et aussi une fée  Carabosse, genre une centrale nucléaire qui se fissure ou une tempête dévastatrice ou la Crise ( mais c'est pas moi, en tout cas, qui joue le rôle ! ) . Au plafond, une magnifique lampe à pendeloques, des dégoulinades de de dahlias rouges et des zinnias et des lys carmins et des amarantes, plein de merles moqueurs. Et le Rhône, superbe, placide; Il tait son cancer mais tout le monde a le coeur gros en le voyant crâner.

Voila. Le décor est planté. On aime les personnages, on se projette à fond ( enfin, vous, je ne sais pas mais, moi, si ). Ca commence de manière tragique, paroxystique. D'emblée, la Princesse de Clèves (présente, dans un esprit subversif ) déclame: " Quand j'étais petite, je n'étais pas grande .Toutes mes résolutions sont  inutiles, je pensais hier tout ce que je pense aujourd'hui et je fais aujourd'hui le contraire de ce que je résolus hier. "

      Et, voila, le ton est donné, la tension est à son comble. Dehors, des jeunes en jogging qui jouent, gênent, gueulent. Une dame qui porte des paquets trop lourds. Michel tousse. Le soir tombe. Des voitures  trop  grosses, trop bruyantes, qui brinqueballent sur les pavés. Des pavés. Et sous les pavés ...

      Mais comment gardent-ils la fièvre sur la durée ?