LETTRE A O.
18 mai de l'an de grâce 2010
Chère O.,
Cette après-midi, Bérénice est née. Elle est âgée de quelques heures maintenant et, hier, en te voyant, je le savais. Hier, je savais qu'elle allait naître aujourd'hui et je savais aussi qu'elle était une fille et aussi qu'elle était belle-magnifique. C'est tout naturel, tout simple, je le savais hier, déjà. Hier, je ne l'ai pas dit.
Qui ose dire ce que nous savons ?
Les enfants ? On les brime.
Les fous ? On les rit.
Les femmes ? Des sorcières.
Les chiens ... souvent... pour l'orage ... C'est l'instinct animal ...
La fleur dit tout ce qu'elle sait. Tant qu'elle peut. De tout son coeur.
La bébée aussi.
Confiance