LIRE AU LIT
Longtemps, je me suis couchée de bonne heure. Pour lire. Pour lire au lit. Lire au lit. Lire au lit. Des livres, des revues, des bouquins, plein. Goulûment. J'ai été attiré, j'ai lu, j'ai apprécié, j'ai aimé, j'ai cherché à aimer, j'ai découvert, j'ai exulté, j'ai reconnu, j'ai rejeté, j'ai snobé, j'ai déchiffré, j'ai somnolé. J'ai digéré. J'ai recommencé. Je recommence toujours. Mais, au fond, je les ai tous aimés. On les aime tous pareils! Tous, ils étaient là pour m'autoriser à emprunter une vie virtuelle.
Hypnose consentie. Dans ma vie de mère-mégère-marâtre, combien de fois ai je braillé: " Eteins moi c'te télé ! ", un livre à la main, avant de me gaver, m'empiffrer de mon virtuel à moi du moment. Leur écran, est-ce ce une porte qu'ils ont ouverte, que je ne cherche pas à ouvrir, moi, par mépris mais surtout par défaut ? Est-ce un enfer ?
Retournons à mon hypnose consciente, que nous connaissons bien, _ enfin, vous, je ne sais pas, mais, moi, si _ . Et c'est bien ! ...
Mais je rêvasse, je rêvasse ...
Je rêvasse
Tu vas revenir bientôt
Il ou elle tousse
Nous grattons
Vous grattez le papier
Ils ou elles passent et les voitures vrombissent et les soleils se cachent et le tapis rouge se douillette sous mes pieds. La danse des mobylettes a commencé. Ils s'éclaboussent à la fontaine. Des bruits de papier. Quelqu'un a toussé.